La chute du sac en plastique
de Julien Bouissoux

critiqué par Clarabel, le 20 janvier 2005
( - 48 ans)


La note:  étoiles
Jouissif !
Un deuxième roman très en verve de Julien Bouissoux, auteur à connaître pour ceux qui n'en ont pas encore eu l'occasion ! "La chute du sac en plastique" est en soi un titre ronflant qui ne résume en rien le continu du livre. Pourtant ça vaut le coup ! Julien Bouissoux a l'humour particulièrement féroce d'un jeune Tristan Poque, écrivain, méconnu, donc anonyme et donc complètement largué. Son livre "La Pulpe" a fait chou blanc, même si l'histoire démarre par un coup de fil d'une fondation qui souhaite attribuer une bourse à un jeune écrivain, Tristan apprend ainsi qu'il est sélectionné et convié à fournir seize exemplaires de son livre aux membres du jury. L'offre étant alléchante, Tristan doit toutefois se creuser les méninges pour trouver les seize livres sans se ruiner. Il opte pour la solution de la vente d'occasion et du chapardage. Vainqueur un temps, il tombera finalement sur un os... Et les déboires de Tristan ne vont pas cesser de suivre ce parcours chaotique : tantôt des hauts, suivis des bas. L'ennui premier, c'est l'argent. La solution, c'est les petites combines. Prendre possession d'un trousseau de clés tombé d'une poche d'un couple en partance pour des vacances lointaines, revendre des paillassons de son immeuble aux habitants du nouvel immeuble d'en face, rencontrer une jeune factrice avec qui entretenir une relation primaire, penser à cette autre fille en stage gratuit de planche à voile, livrer des repas pour les personnes âgées, etc... Tristan trime pour survivre, avec ce regard corrosif sur tout et sur lui-même, ce qui le rend particulièrement tendre, attachant, féroce et ignoble. Tristan n'écrit plus, lapide sa maigre fortune et médite sur son existence quotidienne. D'un style enlevé, le roman de Julien Bouissoux confirme la très bonne santé des jeunes auteurs français.