Magus of the Library T08
de Mitsu Izumi

critiqué par Froidmont, le 11 août 2025
(Laon - 34 ans)


La note:  étoiles
Trop de personnages et ça devient fouillis
Manuel de diversion du petit conspirateur

I
Invoquez dans la ville un monstre gigantesque
(L’effet sera plus fort s’il est gargantuesque,
Car il est important qu’on en voie les contours).
Laissez le peuple fuir et crier « au secours »,
Il sera votre alarme et servira la trame.
Il n’est pas nécessaire d’aller jusqu’au drame,
Aussi tenez le monstre en pleine soumission :
Le sang versé n’est pas toujours bonne rançon.
Alors maître des yeux, vos mains auront champ libre
Tant que peur et regards seront en équilibre.

II
Pour méfaire sans risque, utilisez un pion
Qui agira pour vous et paiera l’addition ;
Ainsi vous garderez un petit coup d’avance,
Celui d’être anonyme et d’aller sans méfiance.
L’ascendant du gourou pour ce n’est pas si mal
Mais ne remplace pas le contrôle mental.

III
Vous vous sentez suivi ? Une ombre à vous s’attache ?
Laissez l’ennemi voir le secret de vos caches.
Qu’il tisse ses projets et qu’il dresse ses plans !
Et pendant ce temps-là, allez discrètement
Déplacer le secret vers une autre cachette
En donnant à un leurre une semblable tête.
Votre ennemi, dupé, montrera ses moyens ;
Vous pourrez le contrer sur son prochain larcin.

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On retrouve aisément tout ce qui fait la force,
Ce qui tient la série, ce qui fait son écorce,
Et qu’on trouvait déjà aux tomes précédents,
Qui génère l’envie d’aller plus loin devant,
A savoir un beau trait en d’incroyables pages
Et une galerie d’attachants personnages.

Mais à trop en créer, à les multiplier,
C’est plus que ma mémoire n’en peut supporter.
La dernière partie de ce huitième tome
M’a laissé tout confus, égaré, perdu comme
Quand on reprend le cours d’une série en plan
Après avoir laissé couler au moins trois ans
Et qu’on voit défiler des rangées de visages
Dont la présence seule fait sens par l’image
(Et la dramaturgie nous renseigne dessus)
Et qu’on veut bien admettre l’avoir déjà vu
Sans parvenir à mettre un nom sur cette bouille.
Nos deux sourcils se plient, la mémoire se fouille,
Rien à faire, le blanc ! Et tous ces anciens noms
Dont on n’a pas fixé l’histoire ou bien le son
Demeureront encore des suspects en fuite,
Car d’autres tout nouveaux débarquent à leur suite.

Bien trop de personnages en trop peu de temps
Et qu’on réintroduit après de longs instants
Font qu’il serait idoine qu’un trombinoscope
Ouvre chaque volume afin que ça ne stoppe.