Le Tunnel
de Âna Vagner

critiqué par Missef, le 30 juillet 2025
( - 60 ans)


La note:  étoiles
Un thriller peut cacher un portrait au vitriol de la société
Présentation de l'éditeur :
C’est la fin de l’été, la fin du week-end. Une famille vient de quitter sa datcha pour rejoindre Moscou. La circulation se densifie et bientôt, plusieurs centaines d’automobilistes se retrouvent piégées dans un tunnel. La raison est inconnue, les secours ne viennent pas et, après quelques heures, tout le monde commence à penser qu’il n’existe plus rien à l’extérieur du tunnel. Les téléphones ne bornent plus, et la radio des flics ne fonctionne pas. Tout ce qui compte, c’est ce qu’il y a à l’intérieur. L’enfer, c’est les autres...


Mon avis :
J'ai lu ce long roman comme un thriller et j'en suis ressortie à bout de souffle - c'est le cas de le dire, car on finit par manquer d'air dans ce Tunnel. Dès l'instant où les personnages constatent qu'ils sont enfermés dans ces quelques kilomètres de boyaux bétonnés sous la Moskova, j'ai été incapable de les lâcher, partageant leurs interrogations, leurs inquiétudes, leurs angoisses, m'inquiétant avec eux pour leur survie, de plus en plus claustrophobique à mesure que le temps passe et en même temps bouleversée par certains signes d'humanité alors que tout porte au désespoir et au chacun pour soi. C'est psychologiquement très bien vu, Yana Vagner sait noter le détail qui tue (ah, le pantalon trop serré de la fonctionnaire ou le stomatologue et son chat neurasthénique). Et en plus, en cours de route et insensiblement, on passe du thriller à un portrait psycho-sociétal, sans que le roman y perde son intérêt.