Brisants
de Vincent La Soudière, Sylvia Massias

critiqué par Sahkti, le 17 janvier 2005
(Genève - 50 ans)


La note:  étoiles
Des maux entre les mots
"On m'a donné une selle, mais point de cheval. On m'a donné dix selles avec gourde, couverture et étriers d'argent ciselé, mais point de cheval. J'adore une selle dans mon désert mental. Elle a pris place à côté des talismans et des amulettes qu'aucune main n'a consacrés."

Sylvia Massias a fourni un minutieux travail de recherche et de présentation pour nous offrir cette anthologie qui regroupe de nombreux fragments de textes et notes de Vincent (de) La Soudière. On y trouve des aphorismes, des notes personnelles, de la poésie, des réflexions...
Vincent La Soudière évoque la souffrance, la sienne en particulier, pour évoquer celle du monde et de nos âmes. Ses textes sont un mélange de tourment et d'espoir, d'un certain nihilisme également mais chacun est guidé par le fil conducteur de la beauté. D'humeur grise ou empreint d'une vivacité joyeuse, ces écrits ouvrent tous la porte d'une construction, d'un futur possible. Si la vie devient laide, il faut fermer les yeux et s'en inventer une plus belle, en soi, rien qu'à soi. Souffrir permet de comprendre, d'apprécier, de chercher en soi, longuement, et de finir par trouver. Comme un rai de lumière au bout d'un long couloir obscur.
Belle découverte poétique et humaine que celle-ci.

"La vie n’est que souffrances et renoncements. La poésie aussi. Autant dire qu’elles s’abreuvent secrètement à une même source ; la source de l’incomplétude, de l’admirable et brisante incomplétude."