Brèche
de Leonard Nolens

critiqué par Sahkti, le 17 janvier 2005
(Genève - 50 ans)


La note:  étoiles
Paysages de guerre
Leonard Nolens nous entraîne sur les traces de la guerre. Guerre visible et invisible. Guerre des âmes, des coeurs, des mots, des morts aussi. Une guerre qui évolue au fil des pages, laissant d'abord entrevoir un parallèle, léger mais existant, entre la quête d'une terre d'asile vécue par Joseph et Marie, ainsi que par tant d'autres chercheurs de calme au fil des siècles. Un exil, une déambulation, un espoir, une halte, un repos, la violence, la douleur, les portes qui se ferment, la guerre qui éclate. Le scénario se répète, Leonard Nolens nous le fait vivre de l'intérieur. Avec la force de ses mots. Des phrases saccadées et martelées, emplies de colère et de rage. beaucoup d'espoir également mais l'auteur est réaliste; l'utopie, c'est dépassé, il faut regarder les choses en face, tant pis si ça fait mal.
Tout n'est pourtant pas noir, Nolens marie les mots et jongle avec les émotions, il laisse à penser qu'il reste sans doute, quelque part, une porte entrouverte vers un peu de lumière. le tout est de la chercher. En nous principalement.
Poésie quelque peu hermétique, très symbolique, légèrement adaptée dans sa version française, la langue flamande utilisant des expressions qui passent moins bien en français (ce dont s'explique d'ailleurs très utilement le traducteur en fin de volume, des aménagement ont été apportés au vocabulaire de Leonard Nolens, avec son consentement).