Memory Lane
de Patrick Modiano

critiqué par Palorel, le 14 janvier 2005
( - 43 ans)


La note:  étoiles
Destins croisés
Avec ce court récit illustré de dessins de Pierre Le-Tan, Patrick Modiano, trois ans après avoir obtenu le Prix Goncourt, nous fait à nouveau entrer dans son univers si singulier.
Le narrateur se souvient, non sans une certaine nostalgie, d’un « petit groupe » de personnes qu’il avait connu, une quinzaine d’années auparavant, grâce à un camarade de bureau (Georges Bellune, que l’on retrouve dans « Une jeunesse »). Petit groupe disparate, que le hasard de la vie a formé à une époque, et dont les membres demeureront à jamais des énigmes. Epoque heureuse, mais faite de plaisirs que l’on devine sans lendemains.

« Mon Dieu, comme elle me semble à l’image de la vie, justement, cette fin d’après-midi où nous étions tous sur la plage de Juan-Les-Pins, pour une fois déserte…Quelques êtres se rencontrent par hasard, forment un petit groupe, puis tout s’éparpille et se dissout… » (p.54).

Signalons également que les dessins de Pierre Le-Tan (qui a également illustré «Poupée blonde », ainsi que la plupart des couvertures des romans édités dans la collection folio) rendent parfaitement l’atmosphère du récit.
Malgré l’originalité de la forme (les dessins côtoient le texte et Modiano a composé des légendes sous les dessins qui ne sont pas des extraits du texte), « Memory lane » ne décevra pas les lecteurs de Modiano.