Le récit émouvant, poignant des 80 jours d’enfer de Sabine Dardenne - et de Laetitia - dans la cache de Dutroux.
Que dire de plus ? à part ceci, par exemple :
- La cache avait été envahie par de minuscules petites bêtes brunes qui volaient un peu et que j’écrasais avec dégoût. J’ai horreur des insectes quels qu’ils soient. J’étais couverte de plaques rouges et je me grattais sans arrêt. Est-ce que c’était psychologique ou est-ce qu’elles m’ont piquée ? je ne sais pas. Au début, je n’en voyais qu’une ou deux de temps en temps. Je les tuais avec ma chaussure. Puis ce fut l’invasion. Je vivais comme une bête, cette fois, j’étais au milieu des bêtes. Il est venu vaporiser ma cache d’insecticide et , pendant deux jours, je n’ai pas pu dormir ou risque d’étouffer.
- Un jour, j’ai réclamé une punaise, ou quelque chose de pointu. J’avais les oreilles percées, mais depuis le 28 mai étant le jour de la piscine au collège, je n’avais pas mis mes boucles d’oreilles. Je ne voulais pas que les trous se rebouchent.
- Je n’ai pas eu moi-même la tentation du suicide. Je n’en avais pas la possibilité de toute façon, mais ce n’est pas mon tempérament, je pense !
- Cette violence faite à ma virginité d’enfant encore impubère et l’obstination de ce monstre répugnant qui n’acceptait même pas de me laisser tranquille, comme il l’avait sournoisement promis, me donnaient l’envie de tuer. Je disais parfois : « Ca suffit ! » Il répondait ou ne répondait pas, et lorsqu’il répondait, c’était : « Mais non, c’est pas grave ! » - « Ben si, c’est grave ! »
Catinus - Liège - 74 ans - 31 juillet 2015 |