Les marchands de gloire
de Paul Nivoix, Marcel Pagnol

critiqué par Mademoiselle, le 30 décembre 2004
( - 36 ans)


La note:  étoiles
La politique durant l’entre-deux guerres
La première œuvre de Marcel Pagnol portée à la scène, écrite en collaboration avec Paul Nivoix, est une pièce satirique, dénonçant vigoureusement les profiteurs qui utilisaient la gloire des morts de la 1ère guerre mondiale pour leurs profits politiques et financiers. Présentée en 1925, la pièce fut encensée par les critiques mais boudée par le public. Des années plus tard, Marcel Pagnol la corrigea pour la rendre plus humaine. C’est cette version que j’ai lue.

Après la mort de son fils au champ d’honneur, héros national, M. Bachelet, obscur petit fonctionnaire de province, se voit proposer une place de tête de liste en vue des élections des députés. Car depuis la mort de son fils, il est devenu un orateur de premier ordre et, en tant que père de héros, il a obtenu l’avancement qu’il n’avait jamais pu obtenir par ses propres moyens. D’abord réticent, il finit par se laisser emporter et son fils sert de support à la campagne. Mais voilà que le fils revient. Il était prisonnier en Allemagne et est amnésique.

Le sujet de la pièce est intéressant. Je ne suis pas intéressée par la politique et quelques passages m’ont ennuyée. J’ai noté aussi quelques incohérences quant aux dates et aux âges (une fille de 17 ans, 6 ans plus tard, a seulement 21 ans…). Mais ça n’ôte pas le plaisir de lire et j’ai passé un agréable moment. Les personnages sont décrits avec justesse, on perçoit bien l’hypocrisie des politiques. L’œuvre atteint son but.
Le retour du fils prodigue .... 8 étoiles

Marcel Pagnol narre l'histoire d'Edouard Bachelet , modeste fonctionnaire aux ambitions démesurées .
Il utilise comme "argument électoral " la mort de son fils à Verdun . Il devient le " père d'un héros de guerre " .
Les portes s'ouvrent et il devient député , puis brigue un poste de ministre .
Mais le fils réapparait ( il était amnésique et a recouvré la mémoire ) . Il n'a jamais été le héros décrit par son père.

Superbe pièce de théâtre qui souligne le cynisme de Bachelet pour réussir . La noirceur de l'âme humaine est - une fois de plus - mise sur le devant de la scène .

Frunny - PARIS - 58 ans - 17 août 2010