L'homme à la peau foncée
de Hélène Couturier

critiqué par Sahkti, le 22 décembre 2004
(Genève - 50 ans)


La note:  étoiles
La vie, là-bas, très loin
L'histoire se déroule dans l'archipel des Tuamotu. David s'y installe comme professeur de français. Il ne tarde pas à entendre parler de la mystérieuse Ruita, superbe jeune femme qui porte la méladiction (ses baisers sont mortels, dit-on) et a été exilée par le reste de la communauté. Elle vit comme une paria, cela n'empêchera pourtant pas David de succomber et de connaître le début d'une série d'ennuis, pas forcément provoqués par Ruita.

J'ai passé un bon moment en lisant ce livre d'Hélène Couturier qui n'est pas, contrairement à ce que mon résumé pourrait faire croire, une simple histoire d'amour. En fait, je ne vous ai livré qu'un condensé de la première partie, évoquer la seconde serait dévoiler une bonne partie du mystère de l'homme à la peau foncée qui débarque sur l'île.
Ce texte est assez cruel. Les humiliations dont est constamment victime Ruita sont dures et le lecteur finit par se demander si tout cela n'est un peu exagéré, si la magie noire et la superstition ne tapent pas sur la tête de ces habitants aussi fort que le soleil sur l'océan.
C'est également un récit plein de sensualité et de mystère, il s'en dégage une certaine torpeur et beaucoup de poésie. Pas mal de rebondissements au fil des pages, on pense avoir trouvé une piste, c'est une autre qui prend place sous nos yeux. Hélène Couturier nous promène et c'est agréable, elle nous raconte l'amour et ses souffrances avec en toile de fond, des coutumes ancestrales et des paysages grandioses, une certaine barbarie et quelques désillusions, le décalage entre une culture et une autre pas toujours facile à assumer.