Enterrement de vie de garçon
de Christian Authier

critiqué par Saint-Germain-des-Prés, le 19 décembre 2004
(Liernu - 56 ans)


La note:  étoiles
Pourquoi ?
Mais pourquoi donc Christian Authier a-t-il cru bon de se lancer dans l’écriture d’un roman ? Je suppose qu’il pensait avoir quelque chose à dire qui en valait la peine. Force m’est de constater que les deux thèmes évoqués ne sont pas traités comme ils le méritent : quelques pages seulement consacrées à la mort de son meilleur ami ; quelques autres à sa rupture avec Emmanuelle. C’est d’autant plus dommage car, avec de tels standards de la littérature, il aurait pu faire pleurer dans les chaumières. Pas l’amorce de la moindre larme au coin de mes paupières, et pourtant je suis bon public de ce côté-là…

Pourquoi diable avoir étouffé ce qui aurait pu faire un bon roman dans un fatras de renseignements inutiles tout autant que barbants ? L’action se passe à Toulouse où le narrateur (l’auteur, je crois) poursuit ses études d’abord au lycée puis à l’université. Sa grande passion étant le cinéma, nous avons droit à la liste détaillée des cinémas toulousains qui ont fermé leurs portes, qui ont déménagé, qui se sont transformés. On sait également avec précision ce que le narrateur et son meilleur ami appréciaient comme musique. Bref, totalement inintéressant.

Tout est à l’avenant. L’écriture n’y échappe pas. Certains passages sont presque bons mais d’autres, franchement mauvais, leur font de l’ombre. A se demander si l’éditeur était soûl ou aveugle pour ne pas demander de corrections. Je ne résiste pas à partager avec vous ces moments où l’on se dit qu’être publié n’est pas toujours signe de qualité.
« (…) Eric n’est plus là pour que je le fasse râler. (…) Tant mieux. Des fois, il se serait mis en colère. »
« Peut-être est-ce là que je l’ai croisée pour la première fois, sans la connaître et sans savoir, alors, que je ne pourrai jamais l’oublier, qu’elle ne me quittera plus même après qu’elle m’aura quitté. »

Un livre vide, qui sonne creux, et pour lequel je suis heureuse de n’avoir pas dépensé un kopeck !