Il y a un siècle... une France si étrange
de Ronan Dantec, James-D. Éveillard (Co-auteur)

critiqué par Sibylline, le 15 décembre 2004
(Normandie - 73 ans)


La note:  étoiles
Hallucinant !
On trouve en ce moment, mis en avant sur les rayons, une série d’albums de photos dont le titre commence par « Il y a un siècle… » et se complète par le sujet abordé. On trouve ainsi « Il y a un siècle… les chevaux », « Il y a un siècle… l’école » et même « Il y a un siècle… les chats » (je ne sais pas s’ils ont beaucoup changé, pas pu feuilleter) et encore quelques autres.
Ces albums s’organisent autour d’une collection de documents visuels publiés (cartes postales, affiches et illustrations de presse) qui remontent au début du 20ème siècle et même à la toute fin du 19ème. Il me semble bien que cela s’arrête précisément à 1914 qui a marqué un véritable tournant dans la vision que les hommes de cette époque avaient du monde.
J’ai choisi « Il y a un siècle… une France si étrange » parce qu’il m’a complètement bluffée. Il s’arrête tout particulièrement sur tout ce qu’on ne saurait plus trouver ni voir aujourd’hui et même, pour beaucoup de choses, plus imaginer. Ce que le monde a pu changer en 100 ans ! Je le savais, bien sûr, mais le savoir est une chose, le voir en est une autre ; et là, j’ai découvert des scènes que je n’aurais même pas pu soupçonner. Surtout, j’ai compris à quel point les gens de cette époque (nos grands-parents, arrière grands-parents pour certains d’entre nous – ce n’est pas si loin tout de même) voyaient le monde et la vie d’une façon différente de la nôtre. Il me semble même que leur vie quotidienne n’avait pas grand-chose à voir avec la nôtre. On a l’impression que ce devait être un peu la même vie quand on lit les livres, surtout des intellectuels, qui disent ce qu’ils pensent , mais ils ne disent pas assez ce qu'ils font et voient communément, et quand on découvre les photos de la vie de tous les jours des « classes laborieuses », des métiers de cette époque, on réalise soudain que bien des choses étaient tout de même très différentes.
Dans cet album, on découvre aussi cet enthousiasme déraisonnable pour les inventions les plus saugrenues, dans lesquels nos aïeux se sont lancés à fond et dont nous savons bien aujourd’hui qu’elles étaient sans avenir, et parfois même, sans sérieux. Ah, ils y ont cru au modernisme ! Ils n’avaient pas tort, globalement, mais ils ont parfois manqué de discernement dans le détail…
J’ai trouvé cet album passionnant et suivant l’adage qu’un bon dessin (ou photo) vaut mieux qu’une longue explication, je n’hésiterais pas à dire qu’il est très instructif.