La sagesse et la destinée
de Maurice Maeterlinck

critiqué par Jules, le 15 décembre 2004
(Bruxelles - 79 ans)


La note:  étoiles
Une sage et profonde réflexion
Ce livre a pour but de se poser des questions sur la notion de sagesse ainsi que sur la destinée.

Si l’homme fait parfois de très grands efforts pour devenir sage, il ne contrôle pas pour autant sa destinée. L’auteur nous fait cependant remarquer que, dans certains cas, il provoque bien sa destinée, mais est-il alors sage pour autant ?

Il en prend Antigone pour preuve vu qu’elle a provoqué son destin tragique. Le destin est le chemin qui nous conduit à la mort. Il n’a rien à voir avec la vertu qu’il est loin de toujours récompenser. L’auteur écrit : « Cependant la vertu est bien souvent punie, et la force même d’une âme précipite parfois son malheur. »

Mais Maeterlinck reproche aux humains de lier par trop souvent le destin à la mort : « Quand donc quitterons-nous cette idée que la mort est plus importante que la vie, et le malheur plus grand que le bonheur ? »

En effet, nous retenons d’Œdipe ou d’Agamemnon toute l’horreur tragique de leur mort et avons tendance à mettre de côté toute leur vie qui précède ce moment tragique.

La question à se poser revient aussi à se demander ce qu’est ce fameux destin qui affole tant d’hommes et ce que la sagesse peut y jouer comme place. Pour l’auteur s’il devait y avoir une prédestination, elle ne pourrait venir que du caractère. A bien se connaître, il nous devrait être possible de modifier ou de légèrement corriger ce dernier et d’influer ainsi sur notre destin.

Cette réflexion sur la sagesse, la vertu et le destin amène l’auteur à poursuivre ses réflexions sur la mort et sur l’infini.

Un livre très caractéristique de Maeterlinck qui, dans un style parfait, adore plonger dans toutes ces questions.