Immigration et démocratie: Enquête d'un citoyen ordinaire
de Pierre Baracca

critiqué par CHALOT, le 2 février 2024
(Vaux le Pénil - 76 ans)


La note:  étoiles
L'assimilation n'est pas un gros mot !
« Immigration et démocratie
Enquête d'un citoyen ordinaire
de Pierre Baracca
Editions L'Harmattan
collection Logiques sociales
253 pages
janvier 2014


Ah si on avait eu des débats citoyens à l'Assemblée nationale du dixième de la qualité de cet essai, la France et la Démocratie auraient franchi une étape et un pas !
La question de l'immigration, de son organisation, de son cadre et des principes sur lesquelles elle devrait s'appuyer méritait autre chose que ce projet de loi ultra réactionnaire et aux relents xénophobes !
Pierre Baracca nous offre une œuvre pleine et entière, une étude détaillée, étayée sous forme d'un diagnostic.
Le chercheur intéressé par les notes nombreuses qui se situent en bas des pages pourra aller plus loin et mieux comprendre.
Le lecteur ordinaire ne sera pas gêné par ces éléments dans lesquels il pourra à loisir piocher des précisions.
L'auteur rappelle avec force, arguments à l'appui, la nécessité pour l'immigré de « s'assimiler » c'est à dire s'approprier les principes républicains qui sont faits pour le protéger et lui donner les mêmes droits que ceux qui sont nés en France.
La Liberté, l'Egalité et la Fraternité sont des principes et même des valeurs permettant de protéger tous ceux qui vivent en France.
Il n'y a pas en France, dans ce pays héritier de la Révolution française de droits donnés à des fragments de la population, à des communautés plus ou moins constitués !
Avant d'aborder le corps de la problématique étudiée, Pierre Baracca revient sur ses origines de fils d'immigré italien, sur la chance qui fut la sienne de profiter de l'école publique et des apports non contradictoires de l'enseignement donné par ses professeurs et l'éducation reçue à la maison.
Ensuite, il déroule son argumentation percutante et s'en prend aux racialistes, aux « Indigènes de la République » à ces racistes inversés- pourquoi inversés ?, Pierre .
Il ne dénonce pas ces apprentis sorciers, il déconstruit leur discours de haine, anti-blanc et de plus, fallacieux :
« Les enfants ouvriers dans les industries du XIXe siècle étaient aussi exploités que les peuples indigènes des colonies. Alors pourquoi incriminer la France, sous-entendu tous les français alors que seuls étaient responsables les colons bénéficiaires et les dirigeants des gouvernements de la France qui couvraient cette domination coloniale ! »
Ces racialistes ne couvrent-ils pas au nom du relativisme culturel le machisme plus qu'oppressif que subissent les populations d'origine musulmane ?
Ne vont-ils pas jusqu'à masquer les souffrances de ces jeune femmes parce que leurs bourreaux sont des opprimés ?
Exposer l'immigration à la Démocratie est une posture sociale essentielle et comme l'explique l'auteur, l'Etat-Nation n'est pas un frein mais le cadre idéal où la citoyenneté peut et doit s'exprimer alors que le mondialisme ne peut être que le lieu où le Libéralisme sans frein bafoue tous les droits pour maintenir sa domination.

Jean-François Chalot