Robert, trente-six ans de Charleville-Mézières se prend pour Rimbaud. Avec son amie Isabelle, ils partent à la recherche d’Arthur, tout là-bas, en Afrique.
Ce livre se compose d’une vingtaine de chapitres qui sont quasi de petites anecdotes - ou délires – à elles toutes seules. Le texte est sans cesse secoué par des phrases d’Arthur.
J’ai tout particulièrement apprécié l’histoire de la coke-maison fabriquée par une famille, en Egypte, dont les ingrédients sont 1. des os de défunts pilés, 2. un peu d’aspirine et 3. une dose de mort-aux-rats, le tout destiné à des touristes américains « pour qu’ils crèvent ».
La passerelle en bois constamment démolie, car là-bas, le bois est rare et cher.
Le preneur de sons de l’île Maurice.
Elle, la Marocaine, condamnée à mort, et lui font l’amour en pensée à minuit pile à l’heure de Marrakech.
Bien décalé ! Comme toujours avec Jean Teulé (ça rime).
Extraits :
- Je suis vierge parce que je ne sais pas nager dans le silence givrant du ventre des filles. En plus je ne saurais pas respecter les paliers de décompression en remontant à la surface. Leurs moqueries me feraient trop mal, alors je ne bande jamais. Les médecins disent que c’est parce que, enfant, on ne m’a pas appris le sens du jeu. Mon copain, lui aussi, est vierge. Maintenant je ne sais pas. Mais lui, il s’en fichait. Il disait : « Mettre sa bite dans le sexe d’une fille n’a jamais été considéré comme une preuve d’intelligence. »
- C’est l’été à Charleville-Mézières. La Meuse traîne, d’est en ouest, sa langue violette. Elle cunnilingue une forêt de pins nordiques aux reflets bleus puis lèche à peine Charleville. Ici, les tanneries du fleuve l’habillent de teintes de cuir.
- ( d’une lettre de la mère Rimbaud à son fils) : Ton silence est long, et pourquoi ce silence ? Heureux ceux qui n’ont pas d’enfants, ou bien ceux qui ne les aiment pas : ils sont indifférents à tout ce qui peut leur arriver.
- Le docteur a voulu me voir. J’y suis allé. Il est Juif. On a fait l’amour dans son bureau. J’aime bien les Juifs. Ils ont l’art de vous faire entreprendre des trucs incroyables, sans que vous vous en rendiez compte. La légende qui court par rapport aux Noirs est complètement fausse. Par contre, les Asiatiques ont vraiment des petites bites.
Catinus - Liège - 74 ans - 7 septembre 2017 |