L'évangile par le menu
de Marc Menu

critiqué par Débézed, le 4 janvier 2024
(Besançon - 77 ans)


La note:  étoiles
L'Evangile selon Marc (Menu)
Dans ce dix-septième opus de la collection Microcactus de Cactus inébranlable éditions, Jean-Philippe Querton publie L’évangile selon Marc, pas le saint, l’autre : Menu, l’hérétique, l’iconoclaste, celui qui revisite la Bible selon les critères de notre époque en la mettant au goût, et même parfois au dégoût, du jour. Il triture le texte du saint apôtre pour lui donner un sens plus humoristique comme dans le récit du miracle de la multiplication du vin où ayant proposé que « ce sera Beaujolais nouveau pour tout le monde », « … il ajouta entre ses dents : « ça sera toujours assez bon pour eux … ». mettant ainsi en doute les capacités gustatives de ses ouailles. J’ai bien ri à la lecture du récit de ce miracle et vous en avez sans doute deviné la raison, n’étant pas un grand buveur d’eau j’ai apprécié la transformation revisitée par le nouvel évangéliste.

J’ai vu dans cette version très actualisée de quelques passage des Saints Evangiles, une volonté évidente de rire et surtout de faire rire mais aussi une belle occasion de de détourner le sens, la morale, l’enseignement de ces textes de manière ironique et même parfois narquoise. Dans certains passages, j’ai perçu comme l’intention d’écrire une version pamphlétaire de l’original, une façon de critiquer le texte sans le dire ouvertement mais plutôt en le tournant au ridicule, au puérile ou en mettant en doute sa crédibilité en y décelant des passage contradictoires. On peut y voir aussi une parodie de texte saint inscrit dans le temps de celui qui l’a détourné…

Ce texte humoristique, ironique, sarcastique est destiné avant tout à faire rire car on peut rire de tout, même de la religion avec Marc. Il est l’auteur d’un évangile factice bourré de bonnes blagues comme celle-ci parlant de Jésus marchant sur l’eau : « … S’il marche sur les eaux, c’est parce qu’il ne sait pas nager et il ne veut pas que ça se sache ». Sa façon d’évoquer les relatons de jésus avec ses apôtres ne manque de sel non plus, il tes traite comme une petite bande voyous soumis à leur chef de gang : « Jésus, dépité, les traita de crétins, prit deux aspirines et alla se coucher. Les disciples restèrent là et continuèrent à parler entre eux, et à essayer de comprendre ce que Jésus leur avait dit ».

Dans ce texte totalement anachronique, Marc insère des personnage qui n’ont rien de bibliques et encore moins d’évangéliques. Je me souviens d’y avoir rencontré quelques intrus étonnants : le Petit Chaperon Rouge, L’agneau du Petit Prince, Messi (l’Argentin pas l’Hébreu) et beaucoup d’autres encore comme Tino Rossi… Marc a certainement été un bon enfant de chœur, il en a gardé sa culture biblique mais il certainement été aussi un petit garnement qui sait se moquer de tout et de tous pour faire rire ses petits amis dont j’ai l’impression de faire partie après cette lecture.