Tom Wesselmann: La promesse du bonheur
de Chris Sharp, Sabrina Tarasoff

critiqué par JPGP, le 31 décembre 2023
( - 78 ans)


La note:  étoiles
L'érotisme de Tom Wesselmann
Tom Wesselmann fut d’abord reconnu par les présidents américains qui constellaient ses œuvres premières avant - tel Warhol - de faire rutiler de couleurs les boîtes de lessive Brillo ou des paquets de Malboro ou un paquet de café au moyen de collages. Maître - mais à sa manière - du pop-art et d’un certain réalisme, sa série « Still Life » donne à la vie américaine un aspect de mythe de l’époque. Ses nus ouvrent une nouvelle voie. Inspirés de ses prédécesseurs dans le genre il traite les parties du corps féminins comme des objets.

Ce livre met parcticuièrement l'accent sur ses nus. Ils étaient déjà présents dans ses premières œuvres avec des drapeaux américains, des images de magazines. Mais ils sont progressivement traités avec ironie et une certaine violence qui brisent la vanité du corps en tant que simples feuillets d’éros. En couleurs agressives ses femmes aux abandons libidineux ne sont jamais mièvres. Elles sont devenues progressivement des sculptures incisives traitées non sans humour et impertinence. L’artiste ne refuse pas le grandiose mais le fait dévier : l'illusion n'est pas possible ou plutôt elle est soulignée comme telle. Les roses à peine écloses mais au charme fabriqué sont brisées de manière intempestive : l’érotisme et sa critique vont de paire afin d’exclure une vision trop restreinte du corps et de ce qu’il suscite.


Jean-Paul Gavard-Perret