Les peurs de la Belle Epoque: Crimes, attentats, catastrophes et autres périls
de Arnaud-Dominique Houte

critiqué par Colen8, le 28 décembre 2023
( - 82 ans)


La note:  étoiles
Etranges similitudes
Centenaire de la Révolution, Exposition Universelle, Tour Eiffel, 1889 a été une année symbolique de la Belle Epoque. A condition d’y inclure aussi l’impact d’éléments plus négatifs. Aux dizaines de milliers de victimes de la grippe russe bien avant celles de la grippe espagnole, s’ajoutent les ravages sanitaires de la syphilis et de la tuberculose. Préoccupation constante la sécurité publique se trouve prise en défaut par la multiplication d’attentats anarchistes, ajoutée aux massacres contre les immigrants italiens, au rejet des nomades et des vagabonds, à la crainte de révoltes sociales, aux débordements antisémites accentués par l’affaire Dreyfus, aux mouvements nationalistes… D’où la dénonciation des répressions policières jugées trop violentes par certains et leurs réflexions sur l’absence de dissuasion de la peine de mort…
Au long de ce quart de siècle précédant l’hécatombe déclenchée en 1914, la part d’ombres rapportée dans ces courtes chroniques annuelles rappelle étrangement l’actualité présente. La propagande des journaux renforcée par nombre d’autres publications procède de la manipulation de l’opinion, tandis que la laïcité est statuée par la loi (1905) malgré l’instabilité gouvernementale. Par malheur l’assassinat de Jean Jaurès à la veille du conflit laissera les va-t-en-guerre étouffer les vaines tentatives des pacifistes. A partir d’archives et de documents numérisés la reconstitution de cette période par une plume alerte se présente de nos jours comme un lointain souvenir de déjà-vu.