Tous les chiens sont bleus
de Rodrigo De Souza Leão

critiqué par JPGP, le 19 novembre 2023
( - 77 ans)


La note:  étoiles
Rodrigo de Souza Leao : journal de la folie
Poète et journaliste Rodrigo de Souza Leao était schizophrène. Il commence à écrite ce livre après son second séjour en asile psychiatrique. L'auteur ne cessera de le retravailler. Il parle de sa vie, de l'institution, ses internés et ses soignants. Le livre évoque bien sûr de délires, d'hallucinations, de l'invention d'une langue et d'une nouveau culte.

Se retrouve ainsi une parenté avec Artaud. Pourtant mais malgré son désir d'inventer une langue poétique seule capable de parler la "prose de la schizophrénie" reste dans ce récit quelque chose qui le rapprocherait plus d'un Kerouac ou des écrivains de la beat-generation que de l'auteur des Tarahumaras.

Reste néanmoins la puissance d'émotion que la nature schizophrénique induit sur un esprit qui passe d'instants de lucidité qui ne lui convient pas forcément à des moments de départs et d'envols. Ce livre garde le mérite rare de dire une expérience pour le moins perturbante et pour cause mais dans le souci constant d'une vérité que certains trouveront d'appartenance d'autres d'aliénation entre mysticisme et violence en une chienne de vie qui n'a rien de bleu.

Jean-Paul Gavard-Perret