Le Léonard de Philadelphie
de François Mühlberger

critiqué par Alceste, le 15 novembre 2023
(Liège - 62 ans)


La note:  étoiles
A la recherche du De Vinci perdu
Terminé le livre de François Mühlberger et touché par son enthousiasme communicatif pour faire part de sa conviction, étayée par une solide argumentation scientifique, selon laquelle le tableau présent au Philadelphia Museum of art doit être attribué, non à l’obscur et laborieux Fra Bartolomeo, mais à Léonard de Vinci lui-même. Ceci dit, dans le domaine de l’histoire de l’art, l’esprit de finesse et aussi important que l’esprit de géométrie.

Après avoir réfuté de manière ferme l’ancienne attribution de ce tableau représentant Adam et Ève et leurs deux enfants, - ce en quoi on le suit aisément - François Mühlberger se lance dans l’ambitieuse réattribution du même tableau à Léonard de Vinci lui-même. Pour ce faire, il se base sur de observations de l’œuvre en soi, mise en relation avec le texte biblique. Ensuite, il la replace dans l’ensemble de l’œuvre de Léonard, principalement les autres tableaux inachevés. Puis il la met en lien avec d’autres tableaux semblables, qui s’en sont manifestement inspirés. Les révélations s’avèrent sinon troublantes du moins jubilatoires, et l’on se sent entrainé comme sur les pas d’un enquêteur à la recherche d’un coupable. En vrai inspecteur de police scientifique, François Mühlberger attend de pied ferme la permission de réaliser l’analyse dendrochronologique du panneau peint pour apporter, qui sait, la preuve ultime de son intuition.

L’ouvrage, richement illustré comme il se doit dans ce domaine, nous plonge, au-delà de son aspect partisan, dans les arcanes de cette époque mythique de la peinture.