Les Tuniques Bleues - Tome 67 - Du feu sur la glace
de Kris (Scénario), Willy Lambil (Dessin)

critiqué par Vince92, le 6 mai 2024
(Zürich - 47 ans)


La note:  étoiles
Un petit tour et puis s'en va...
C'est le deuxième album conçu par Kriss, le scénariste de la série qui remplace Raoul Cauvin à la tête de la série. Soixante-sept albums! Malheureusement on ne pas dire que tous sont des chefs d'œuvres du 9ème art... il en est ainsi du Feu sur la glace. Sans être mauvais, ce tome n'atteint pas le niveau de la série, loin de là.
L'histoire fait furieusement penser à la trame scénaristique déjà développée dans plusieurs autres tomes lorsqu'un civil fait irruption dans l'univers codifié et fermé de la guerre (Des bleus en noir et blanc, l'Envoyé spécial,...). Cette fois-ci c'est un cartographe anarchiste qui joue le rôle du poil à gratter et qui va peu-à-peu rallier Chesterfield à ses idées.
Bon...
Plus intéressant, l'aspect historique qui n'est pas assez développé concernant la division des tribus entre les deux camps (Nord et Sud). Le théâtre des opérations de l'Ouest étant très secondaire au cours de la Guerre de Sécession, ce détail m'était inconnu. C'est le mérite de Kriss que de le mettre en lumière. Le scénariste quitte le bateau et sera remplacé pour le tome 68, il n'aura pas le temps de s'imprégner de l'univers des Tuniques bleues. C'est un peu dommage car les idées sont là et il aurait peut-être été bénéfique à la série. L'avenir dira si le choix de Dupuis était justifié.
Le dessin de Lambil est toujours aussi plaisant même si les fautes graphiques sont de plus en plus nombreuses: on est ravi de reconnaître la patte de ce pauvre Lampil dans les traits de Blutch et de Chesterfield et même d'Amélie Appeltown!
Un autre regard 8 étoiles

Un scénario bien construit se découpant en 3 parties.
Dans un premier temps, Chesterfield remplaçant le capitaine Stark tombe dans le même comportement relevant du stress post traumatique. Dans un second, intervient le traitement. Chesterfield est éloigné du champ des opérations, évidemment accompagné de Blutch mais aussi, comme bien souvent, d'un personnage original. Il s'agit cette fois d'un cartographe aux idées actuelles concernant le respect de la nature. Il a aussi un côté anarchiste dans le sens originel du terme (refus d'une hiérarchie), antimilitariste non expansionniste etc...
Enfin, dans un troisième temps revient le conflit avec le camp adverse du sud. Entre les deux camps se trouvent les Indiens dont les croyances sont évoquées avec humour mais respect.
Amélie Appeltown viendra également apaiser le coeur de Chesterfield et représente un autre aspect de ce conflit.

L'intrigue est donc soutenue, les rebondissements jalonnent le récit et une tension dramatique se développe dans la dernière partie.
A noter, des références historiques ou contemporaines judicieusement placées pour amener le sourire.

Côté graphisme, on reconnaît la main de Lambil ce qui contribue au plaisir de retrouver l'univers de nos deux acolytes.

En conclusion, je vais à l'encontre de plusieurs autres critiques de lecteurs, je trouve ce volume très réussi avec un scénario bien articulé, un renouveau dans le comportement des personnages, des gags plus nombreux et un dessin fidèle à lui-même.
Pour ma part, bien que le fond historique soit un plus, je n'aborde pas cette série sous cet angle mais bien sous celui d'une lecture détente prêtant à sourire.
Un réel plaisir à la lecture.

Mimi62 - Plaisance-du-Touch (31) - 71 ans - 13 juillet 2024