Kaltenbrunner - Le successeur de Heydrich
de Marie-Bénédicte Vincent

critiqué par Pacmann, le 16 septembre 2023
(Tamise - 59 ans)


La note:  étoiles
Portrait d'un pâle type
Janvier 1943, six mois après l’attentat mortel qui coûtera la vie à Reinhard Heydrich, un illustre inconnu est nommé pour prendre la tête des services secrets du Reich. Il devient par là même le numéro deux de la SS, juste après Himmler.

C’est le portrait de cet Autrichien, nazi de la première heure et originaire de la même région qu’Hitler, que va nous faire l’autrice. Elle dépeint un homme d’un fanatisme exacerbé, d’une foi absolue en son Führer et d’une fidélité sans concession à la doctrine nazie.

Outre ces traits de caractère, qui ont conduit Ernst Kaltenbrunner à cette haute fonction, son manque total de charisme, son intelligence limitée et son incapacité à prendre des décisions n’ont jamais fait de lui une figure emblématique du dirigent nazi. Il n’empêche, vu la hiérarchie des responsabilités fixées à Nuremberg, il arrive en cinquième position des 12 condamnés à mort.
C’est donc une prouesse d’avoir déterré cette figure falote de l’histoire, et de l’identifier comme le principal responsable de la déportation massive de quelque 500.000 juifs hongrois vers les camps de la mort alors que la guerre était déjà largement perdue.

Le style extrêmement académique de cet ouvrage ne vous fera pas bondir de plaisir, mais on peut souligner le mérite des recherches de Marie-Bénédicte Vincent.

Dommage aussi que le livre n’est pas un tant soit peu illustré, ce qui aurait aussi adouci les 130 pages d’annexes, de bibliographie et d’annotations.