Au pire, qu'est-ce qu'on risque ?
de Donald Westlake

critiqué par Tistou, le 14 novembre 2004
( - 68 ans)


La note:  étoiles
Pas de s'embêter en tous cas!
Pas trop présent dans les critiques du site Donald WESTLAKE. Ecrivain de polar américain, nex-yorkais et plus particulièrement Manhattanien, il fait dans le polar qui ne se prend pas au sérieux, drôle.
"Au pire ..." ne déroge pas à la règle, c'est hilarant, plein d'inventivité et d'aphorismes réjouissants sur le mode de vie américain. Eh oui, il y a même des américains qui se rendent compte de certaines de leurs particularités aberrantes.
Il s'agit ici d'une aventure de Dortmunder, genre de gentleman cambrioleur. Ce qui est curieux, c'est que jusqu'ici WESTLAKE écrivait la série Dortmunder sous le pseudo Richard STARK. Là c'est WESTLAKE.
Encore une fois histoire à dormir debout (sauf qu'on ne dort pas quand on rigole), et poussée à l'absurde ou comment un milliardaire vénal peut se faire corriger par un banal cambrioleur.
WESTLAKE c'est une écriture fine et intelligente (très bonne traduction transparente d'ailleurs de Marie Caroline AUBERT), et des propos, des idées tout aussi fines et intelligentes.
Petit extrait, il s'agit de la découverte du fax par Dortmunder.
"Elle jeta un coup d'oeil dans la pièce et repéra la boîte noire.
Qu'est-ce que c'est que ça? demanda-t-elle au moment où la boîte émettait un épouvantable bruit perçant qui faisait penser à une bande de pigeonneaux que l'on torturerait à mort tous en même temps. May écarquilla les yeux et le thé sursauta dans sa tasse.
Qu'est-ce que c'est que ça?
Les pigeons trépassèrent. La boîte gloussa dans son coin.Dortmunder précisa : c'est un fax. Apparemment c'est ainsi que notre ami préfère parler, désormais.
Le voilà, annonça Andy.
Dortmunder et May, à la fois fascinés et horrifiés, fixèrent la boîte alors qu'elle se mettait à leur tirer lentement la langue. Une grosse langue blanche, une feuille de papier brillant qui se recroquevillait en sortant à l'avant de la boîte, avec des mots inscrits dessus.
Andy considéra la boîte avec un sourire paternel. C'est comme une machine à pasta, vous ne trouvez pas?
Oui, répondit Dortmunder. C'était plus simple de répondre oui."
On l'aura compris, WESTLAKE ne se prend pas au sérieux.
Le titre est nul et ferait plutôt fuir. Ce serait dommage.
au mieux, le risque de rire 8 étoiles

j'ai aussi beaucoup aimé
j'ai commencé Westlake un peu à l'envers, et puis j'en ai lu beaucoup, dans le désordre. Le premier fut "Le Couperet", que j'hésite à qualifier de polar, tellement il joue sur la banalité du crime (très bien glaçant). Quant à "Au pire qu'est-ce qu'on risque", oui, vraiment bien ficelé, et pris dans les ficelles, moi, qui n'avais jamais lu de polars. De la même farine : "Faites moi confiance". Ce n'est pas moi qui le dis. C'est Westlake.

Leonie - strasbourg - 62 ans - 9 janvier 2005