La vérité sur les vaccins
de Didier Raoult, Olivia Recasens

critiqué par CC.RIDER, le 1 juin 2023
( - 66 ans)


La note:  étoiles
Toutes les vérités ne sont pas bonnes à dire
La France est devenue le pays au monde qui se méfie le plus des vaccinations. C’est aussi l’un des rares pays qui a rendu obligatoire onze vaccins pour les nourrissons dont certains contre des maladies éradiquées et des MST. La variole a disparu, la poliomyélite est sur le point d’être éradiquée, la rougeole est maitrisée, le tétanos et la rubéole sont sous contrôle. Seule exception, la tuberculose qui est responsable de la mort d’un million de personnes chaque année dans le monde, mais dont le vaccin date d’un siècle et reste de faible efficacité. Quant au paludisme et au sida, toutes les recherches d’un vaccin sont restées illusoires. Pour certaines pathologies, l’amélioration des conditions d’hygiène ont plus apporté que les vaccins. Et pourtant ceux-ci sont toujours imposés ou interdits sans réelle concertation avec les professionnels de santé. On n’est plus dans le scientifique, mais dans le politique et même dans la croyance quand, en agitant les peurs, on en arrive à faire basculer les gens dans la névrose collective. Pour Raoult, il faut savoir raison garder et rester dans l’observation des faits au cas par cas.
« La vérité sur les vaccins » est un essai de vulgarisation médicale sur un sujet brûlant qui déclenche les passions surtout depuis les dernières crises sanitaires (H1N1 et Covid 19). Le livre datant de 2012, cette dernière n’est pas abordée. Il n’en demeure pas moins que beaucoup d’analyses restent pertinentes. Le lecteur découvrira que contrairement à ce qu’ont pu avancer les médias, Raoult est un farouche défenseur des vaccins, mais de façon intelligente. Il s’oppose à l’obligation vaccinale qui ne fait qu’exacerber les passions, dresser vax contre antivax, alors qu’il faudrait laisser les médecins s’informer et prescrire. Pour lui, la question de savoir si l’on est pour ou contre la vaccination n’a aucun sens. Il vaut mieux envisager chaque cas de figure, pouvoir peser sereinement le rapport bénéfices-risques et bien apprécier les situations sanitaires réelles pour chaque pays ou continent. Il est toujours préférable de convaincre plutôt que de contraindre. Un livre intéressant, loin des polémiques stériles, plein de bon sens, mais qui reste quand même à la surface des choses dès qu’on aborde le problème de la puissance de corruption de Big Pharma. Pour Raoult, la production de vaccins ne rapporterait que 11% du chiffre d’affaires des multinationales et serait plus source d’ennuis que de profits pour elles. Naïveté ? Angélisme ? Ou complicité ? Le lecteur pourra se perdre en conjectures sur ce point précis. Toutes les vérités ne sont pas bonnes à dire…