La steppe infinie
de Esther Hautzig

critiqué par Léonce_laplanche, le 9 novembre 2004
(Périgueux - 87 ans)


La note:  étoiles
Souffrir ....mais vivre.
Esther Hautzig "La steppe infinie"
Editions "l'ombre" 1986 . 252 pages.
traduit de l'américain par Viviane De Dion.


Il s’agit d’un récit autobiographique, une sorte de livre documentaire, précis, sensible, et mesuré.
On fait connaissance avec Esther ( la narratrice et l’auteure), alors fillette de dix ans, juive et polonaise. Elle vit à Wilmo, ville du nord-est de la Pologne, sa famille fait partie de la riche société locale.
Quand les Allemands envahissent le pays, au début de la seconde guerre mondiale, Esther est déportée en Sibérie, par les Russes, avec ses parents et sa grand-mère.
Le récit est passionnant, c'est l'histoire de la survie de cette famille _dans un pays dont on ne parle pas la langue_ le froid_ la faim_ la misère_ jusqu'à la fin de la guerre en 1945. On rencontre des gens magnifiques et d'autres abjects !
On croise Vania le clochard unijambiste sur qui les enfants jettent des pierres. Lorsqu'on le traite dignement Vania se révèle être Ivan Petrovich, ex-cordonnier ukrainien qui a lu trop de livres, et qui une fois n'a pas su retenir sa langue ! Cela l'a conduit dans les prisons de Sibérie.
On y rencontre des hommes qui, après avoir épuisé les papiers d'emballage et les journaux, achètent des livres pour les fumer ! Tourgueniev ne convient pas, ses pages sont trop fines pour bien retenir le tabac !

En deux mots : un livre magnifique, un livre informatif, un livre qui témoigne et qui s'adresse à tous les types de lecteurs.
Hors les modes et les Prix Littéraires j’ose espérer une vie pour des livres tels celui-ci !
une rude et belle histoire 8 étoiles

J'ai lu ce livre à l'époque du collége et je suis ravie d'être tombéé par hasard sur cette critique de Léonce car cela m'a permis de m'en souvenir.
J'ai adoré ce livre, me rappelle avoir lu ces 252 pages avec avidité, impatiente de connaître l'avenir de cette petite fille et de sa famille, avoir été au bord des larmes lors de l'épisode du pull de laine.
je vais de ce pas le relire (histoire de voir si l'émotion de mon enfance est au rendez-vous!!)

Rachel - grenoble - 45 ans - 2 janvier 2005