Mi-fable Mi-raison
de Michel Voiturier

critiqué par Débézed, le 6 avril 2023
(Besançon - 77 ans)


La note:  étoiles
Eclats de textes
Ce livre est un recueil d’une centaine de textes courts souvent poétiques, fantastiques parfois, satiriques à l’occasion - elle se présente souvent - et même dans certains cas érotiques ou ironiques. … Quelques-uns d’entre eux sont dédicacés : « à Jean-Pierre Point », « en la mémoire de Francis Bacon », « à Joël Goffin », « pour Daniel Simon » (lui m’a dédicacé le recueil dans son intégralité, je l’en remercie vivement), … Ces textes sont classés par ordre alphabétique de leur sujet : « A propos », « Affiche », « Anatomie », « Anecdote », « Ange », …

Ce recueil est un véritable exercice d’écriture qui pourrait être proposé à tous ceux qui voudraient écrire, ou qui hélas publient déjà bien laborieusement, pour acquérir un véritable style, une écriture fluide sans faute de syntaxe ou autres. Michel Voiturier maitrise à la perfection l’art de la description, il dresse des portraits plus vivants que nature et dessine des paysages dignes des meilleurs peintres. Son texte est fluide, précis, expressif, élégant, il donne envie de lire pour le seul plaisir de lire même s’il évoque des thèmes qui interrogent, qui interpellent, qui dénoncent, etc… sous sa plume le texte devient une véritable fable digne des plus grands fabulistes. Elle dit toujours le vrai, d’une façon souvent déguisée, avec sagacité, ironie, moquerie, en usant de la satire ou d’une morale un peu candide. Jean de la Fontaine, y aurait trouvé quelques inspirations, formules, ou saynètes à la hauteur de son œuvre.

Sous des thèmes qui apparaissent a priori plutôt banals, Michel Voiturier construit des portraits, des saynètes, des petites histoires, des descriptions pleines de vie, de sens, d’humour parfois et d’une morale emplie de bon sens et de finesse. Et souvent de poésie, comme ce texte qui m’a enchanté par sa musique et sa douce assonance, dont je ne cite que le premier paragraphe : « Perdu parmi la foule des invités, il se laissait porter par la houle du flux, Gulf Stream mondain, qui le menait vers le buffet. Chacun apparemment se connaissait ; chacun apostrophait chacun. Chacun hissait le pavillon du sourire avenant ».

Et ça c’est du style, de la littérature, du talent et de la lecture qui enchante !