Vers Valparaiso
de Perrine Le Querrec

critiqué par JPGP, le 3 avril 2023
( - 77 ans)


La note:  étoiles
Valparaiso désert, Perrine Le Querrec
Perrine Le Querrec dresse ici son portrait intime sinon par antiphrases du moins par d'astucieux biais. Et ce jusqu'à accuser un autre de porter son nom. Mais aussi d' avancer pour un plein - à deux

Sinueuse et secrète, l'auteure dit son monde. Il recèle des "pluriels abandonnés", excentriques, fugitifs qui ont grevé sa mémoires. Valparaiso est donc ici plus qu'un lieu. C'est une invitation au voyage intérieur, c'est l'autre pour en devenir "un nid entre deux de tes pierres", et une lumière qui éclaire son dédale.

Existe donc une adresse secrète où parler c'est s'entretenir avec soi-même au sein des gouffres intimes dans l'espoir d'une rencontre (impossible ?), d'un seuil (infranchissable?).

La poétesse multiplie moins les sorties qu'une entrée où ses "rêves s’engouffrent dans tes perspectives sans jamais voir leur fin". Ces rêves s’enfilent dans des règles du jeu qui enjambent le mystère. Il s'agit donc là d'une préparation au voyage plus loin que Venise ou Calcutta désert : à savoir le lieu du lieu le plus improbable possible - d'où le titre.

Jean-Paul Gavard-Perret