La mafia du recyclage: Entre monopoles, gaspillages et conflits d'intérêts
de Yvan Stefanovitch

critiqué par Sonic, le 21 mars 2023
( - 40 ans)


La note:  étoiles
La France et le plastique
Le journaliste Yvan Stefanovitch, auteur de nombreux ouvrages d'enquêtes dans les milieux politiques, traite ici des magouilles dans les milieux du recyclage.
On apprendra ainsi comment depuis le 1/04/1992 et les entreprises Eco-Emballages, les Français payent des écotaxes, trient gratuitement des déchets pour leur ville, lesquels finalement ne sont pas forcément recyclés. Depuis 1993, les bouteilles en plastique PET, pour prendre un exemple qui parle à tout le monde, coûtent 2 centimes de plus au nom du principe pollueur-payeur. Mais le journaliste nous explique plusieurs fois dans ce livre qu'en fait une même bouteille ne peut être recyclée que 3 fois car la matière devient de moindre qualité. Donc la 4e fois, elle ira à l'incinérateur comme si elle était faite de matière non recyclable. Le PET ne peut donc être écologique comme l'acier des canette ou le verre des anciennes bouteilles. Les grands noms, tels que Coca-Cola, Pepsi, Nestlé souvent cités dans cet essai, font donc du greenwashing.
En étudiant le cas de l'Allemagne, qui est connue pour avoir un système de consigne pour les bouteilles en verre et en plastique, on découvrira qu'en réalité, les Allemands ont délaissé le verre pour le plastique à usage unique : + 60 % des ventes. Yvan Stefanovitch démontre ensuite que si la France met en place la consigne, les investissements de ces dernièrement années en matière de tri auront été inutiles pour les contribuables.

On peut regretter que l'ouvrage contienne de nombreux noms de politiques ou d'organismes qui brouillent la démonstration. Certains chapitres sont moins argumentés ou redondants. Néanmoins, le sujet du recyclable, encore plus d'actualité cette année avec tous les plastiques dans le même conteneur, ou le non ramassage depuis des semaines dû aux grèves à Paris et certaines villes, met le doigt sur notre consommation. A-t-on vraiment besoin d'acheter des bouteilles quand l'eau du robinet est potable ? A-t-on vraiment besoin d'acheter des aliments en parts individuelles quand on peut couper soi-même un cake en tranches ?