Deux millions de travailleurs et des poussières
de François-Xavier Devetter, Julie Valentin

critiqué par Colen8, le 17 mars 2023
( - 82 ans)


La note:  étoiles
Le sale boulot de la propreté
Ce boulot entretient des lieux de vie, de travail, d’apprentissage, de soins, de divertissement. Essentiel à la collectivité mais invisible c’est un boulot qui ne vaut rien. L’emploi dans la propreté cumule tous les défauts. Aucune valeur sociale n’est reconnue au personnel majoritairement féminin qui l’exerce. Souvent externalisé, pénible physiquement, en bas dans l’échelle sociale, mal payé par défaut de qualification, sans évolution possible, contraignant à des horaires fragmentés ce travail ne permet pas d’en vivre sans aide supplémentaire.
Les arguments des prestataires externes et de leurs consultants pour gagner les marchés ouverts à la sous-traitance apparaissent sous l’angle du bon sens : économies budgétaires, gains de productivité, gestion facilitée de l’absentéisme. En fait le transfert d’une partie des coûts sur les dépenses sociales est habilement glissé sous le tapis. Or une approche plus globale peut démontrer au contraire les avantages du nettoyage maintenu en interne : souplesse de l’organisation, polyvalence des employés, meilleure protection et satisfaction au travail.