Descendre vers la mer
de Isabelle Blochet

critiqué par CHALOT, le 12 mars 2023
(Vaux le Pénil - 76 ans)


La note:  étoiles
Mal être et violence domestique
Descendre vers la mer
roman d'Isabelle Blochet
Editions Christian Bourgois
187 pages
février 2023


La famille semblait unie, heureuse, à l'aise.
Elle navigue en Méditerranée sur son bateau le Monplaisir.
Ne vous détrompez pas !, l'arbre cache la forêt.
C'est une famille populaire, celle de la narratrice qui avec ses parents et ses deux sœurs part en vacances.
Très vite nous rentrons dans l'intimité de ce couple et découvrons un homme presque bipolaire et surtout taciturne et colérique.
Un rien l'énerve. Il a du mal à se stabiliser professionnellement, ayant quelques difficultés d'intégration. Il finit par alterner des petits boulots avant de se retrouver au chômage.
Il est violent, pas tellement physiquement mais psychologiquement avec sa femme, qu'il a aimée et qu'il ne cesse d'humilier alors que c'est elle qui aujourd'hui assume la charge financière de la famille.
La narratrice raconte plusieurs scènes de la vie familiale, les hauts et surtout maintenant les bas.
Pourquoi ce père est-il ainsi ?
Est-ce le poids du passé que porte cet homme qui a été orphelin tout petit à la suite du suicide de son propre père ?
L'histoire est noire mais reflète d'une manière particulière la vie de nombreuses familles où les violences domestiques sont fréquentes.
Il y a eu l'amour, le passé.... il y a le « qu'en dira t-on » et la peur de la solitude.
L'épouse reste pour les filles.
Le bateau où, il y a déjà longtemps, le rêve du père donnait un éclat aux vacances est toujours là, à quai . C'est la vie de famille qui chavire.
L'histoire se déroule dans l'Oise, dans un petit village et l'auteure qui est née dans ce même département en 1969 signe là son premier roman.
Le titre que j'ai donné à cette chronique ne signifie pas du tout que j'excuserais d'une manière ou d'une autre le père. La maltraitance n'a pas à être comprise .

Jean-François Chalot