Ruben Blum, premier et unique enseignant juif de l’université de Corbin, est requis pour évaluer la candidature d’un postulant, juif lui aussi, en la personne de Ben-Zion Nétanyahou. Tel est le point de départ des « Nétanyahou », annoncé comme une satire de la communauté juive américaines, entre tentations sionistes et désir de se fondre dans le paysage. Pourtant, avant de parvenir aux scènes familiales et cocasses, le lecteur doit s’infliger toute une série de réflexions ironico-culturello-historiographiques assez indigestes ou servies dans une traduction qui, sans être maladroite, loin de là, fait cependant parfois un usage assez curieux des temps verbaux et ne va pas dans le sens de la clarification du propos. Peut-être aussi suis-je trop inculte notamment en matière d’Inquisition, d’histoire des Juifs américains, etc…
En revanche, lorsque Joshua Cohen dépeint sa famille, sa belle-famille et la déferlante Nétanyahou, on se prend très souvent à sourire. L’auteur a indéniablement un don pour saisir tel travers ridicule, tel défaut pittoresque, telle mesquinerie si profondément ancrée dans un caractère qu’elle ne cherche même plus à se cacher. Bien entendu, j’ai automatiquement pensé à Woody Allen, mais peut-être est-ce en raison de l’indigence de ma culture en matière de satiristes juifs américains.
Une lecture dont je ressors donc mitigée, car j’ai parfois eu l’impression d’avoir affaire à des morceaux de virtuosité n’ayant que fort peu le plaisir du lecteur en ligne de mire.
Reginalda - lyon - 58 ans - 19 février 2023 |