Le cabaret des oiseaux
de André Bucher

critiqué par Gabriele, le 29 octobre 2004
( - 50 ans)


La note:  étoiles
Les fils emmêlés de la vie
Ce roman est un long blues, dont les notes mélancoliques et poignantes trouvent écho dans les descriptions de la nature et du monde intérieur de Tristan. C'est au bout du monde, dans la cour d'une ferme isolée au cœur de la montagne, qu'échouent les deux repris de justice qui vont tuer la mère de Tristan, sous ses yeux, le jour de ses six ans. De son enfance solitaire et rêveuse dans les arbres et avec ses oiseaux, un merle et une corneille apprivoisés ; de son adolescence habitée par le secret et la nostalgie ; du crime dont il s'est rendu coupable comme en écho à celui qui lui a enlevé sa mère, il tente de dénouer les fils emmêlés dans un récit qu'il achève à dix-neuf ans, au sortir de prison.
Ce récit poignant montre à merveille les complexités de la vie : du choc de la perte d'un proche, du travail de deuil et de la vie qui malgré tout refait surface.
Implacable 8 étoiles

André BUCHER fait le récit d'une vie qui dès le plus jeune âge du héros subit un drame: le drame qui va régir le reste de cette vie. Toute cette vie va être liée été reliée à ce drame et tout semble inéluctable, fatidique et impitoyable. Dur, triste et implacable... mais beau à lire.

Vinmont - - 49 ans - 5 janvier 2020


Dur et beau 8 étoiles

La vie est souffrance. Elle est dure, pleine d'injustice. La vie n'épargne pas Tristan. Sa mère meurt devant ses yeux à l'âge de 6 ans. Commence alors un long blues, une mélancolie faite d'un cabaret des oiseaux, de coeur trop vides et d'arbres. Ce roman à l'écriture simple est blues. De cette tristesse qui vous plonge dans un état où la vie semble avoir perdu son goût et pourtant elle est là. Tristan aime encore la vie mais il n'en connaît plus, pas les douceurs, les joies. Ce livre n'est pas une plainte. Juste l'histoire d'une vie terrible. Et puis il y a cette fin où l'histoire se répète. Je ne la dévoilerai pas. Les dernières pages sont remarquables. André Bucher nous laisse dans l'inconnu. La vie reprendra-t-elle ? Le peut-elle ? Va-t-elle avoir du sens ? Ou n'en aura-t-elle plus ? C'est l'inconnu. L'inconnu de la vie de Tristan, l'inconnu de la vie qui s'écrit chaque jour sans destin. Ce livre nous plonge dans la mélancolie, son blues nous gagne. Dur et beau.

Ulrich - avignon - 49 ans - 25 septembre 2005