Icône H.: Hélène de Troie
de Véronique Bergen

critiqué par JPGP, le 2 février 2023
( - 77 ans)


La note:  étoiles
Révision de la fluidité du mythe : Véronique Bergen
"Coupable car innocente, je veux sortir de ce labyrinthe" écrit Hélène de Troie du moins par la parole de celle qui est non seulement son éxégète mais sa voix et sa vie nouvelle. De même que sa nouvelle éthique : "Une abeille a davantage de consciencemorale que moi. Je plaide l’irresponsabilité totale". Et vu son "statut d’attracteur galactique" elle plaide l'acquitement et son impunité dont se beauté elle-même témoigne.

L'uteure souligne l'ignoble mensonge du mythe de mss origines "qu’on m’a biberonné quand j’étais enfant, bobard mon père changé en cygne pour copuler avec ma mère, " dit l'Hélène façon Bergen. Et d'ajouter "Je m’appelle Hélène, Hélène simulacre.com." pour que "le reste du temps, je milkshake les siècles, les continents, superposant avec brio ma vie et celle de la belle Hélène.".

Et l'auteure de rappeler que dans la vie de la mythologisée ' Il n’y a pas de chaîne causale mais des circuits en boucles, en vrille, en zigzag." Grâce de Véronique Bergen elle peut donc vivre sa ou ses vies et qu'importe ceux qui la "baise" pour s’incorporer sa grâce et être contaminé par sa séduction et la perfection de son corps. Elle connaît son obligation d’assouvir la libido des mâles et des femelles qui la tripote comme une pin up opère etr la projette au lit, jambes et bouche ouvertes. Mais de sentir un de ses amants en proie à une excitation inhabituelle ne lui suffit guère.

D'où un ultime son black-out, son refus d’obtempérer, de collaborer. L’hormone de la docilité n'est pas de son fait. Elle reste à déchirer les photos de Tyndare et Zeus en minuscules fragments. D'où cette suite d'épisodes qui se rêvent en sagas romanesques hollywoodisées, des poèmes, des pièces de théâtre, des chansons, des clips, des installations. Et Bergen en son nom ne sera pas Polyxo qui la lyncha : "Je suis Électre vengeance.com qui, devant ton père, t’affublera de corsets d’orties". Ce qui ne manque pas de piquant de la part de la féministe belge écrivaine transgressive.

Jean-Paul Gavard-Perret