Racontez l'art! Art moderne. Des Fauves aux performeurs
de Adam Biro, Karine Douplitzky

critiqué par Septularisen, le 28 janvier 2023
(Luxembourg - 56 ans)


La note:  étoiles
ART MODERNE ET (UN AUTRE LIVRE) POUR RIEN?
M. Adam BIRO (*1941), écrivain et éditeur de livres d’art, et Mme. Karine DOUPLITZKY nous proposent ici le deuxième volume de leur série consacrée à l’histoire de l’art, nous présentant cette fois l’art du XXe S. et l’art moderne, du fauvisme aux années 1970. C’est une histoire de l'art originale, remplie d'anecdotes, qui nous invite à entrer dans l'art par le petit bout de la lorgnette.

La présentation de l’ouvrage se veut très didactique, et accessible aux novices, comme aux plus jeunes. Anecdotes et analyses des œuvres sont centrées autour d'un artiste, d'un mouvement ou d'un événement, classés chronologiquement et géographiquement. Chaque artiste ayant généralement droit à une page. Grâce à des surlignages du texte on peut repérer en un coup d’œil les informations importantes sur l’artiste et ses œuvres. Pour chaque mouvement présenté les auteurs nous en présentent l’artiste le plus représentatif, par un grand «Stop» jaune. Malheureusement, les photographies présentant les œuvres sont tellement petites qu’il faut se faire «mal aux yeux» pour bien les regarder.

Après ceux de Mme. Amy DEMPSEY sur l’«Art Moderne et Contemporain» (ici sur CL : https://critiqueslibres.com/i.php/vcrit/54823) et sur l’ «Art et Paysage», (ici sur CL : https://critiqueslibres.com/i.php/vcrit/63402) , et celui de Mme. Flavia FRIGERI sur le «Pop Art» , (ici sur CL : https://critiqueslibres.com/i.php/vcrit/54683) voici encore une fois un livre où certains «mouvements» picturaux semblent avoir été créés de toutes pièces, en tous les cas je n’en avais jamais entendu parler avant… Et pire encore certains artistes sont placés comme représentants de certains «courants artistiques», alors que l’on se demande ce qu’ils font là?
P. ex. Jasper JOHNS (*1930) ; Robert RAUSCHEBERG (1925-2008) et Claes OLDENBURG (1929-2002) sont classés chez les «Néo-Dada», alors que tout le monde s’accorde à dire que ce sont des Pop Artistes… Pareil pour l’artiste italien Michelangelo PISTOLETTO (*1923), classé parmi les représentant de «L’Arte Povera», alors qu’il est couramment admis que c’est un Pop Artiste. Et pareil pour l’artiste américain Duane HANSON (1925 – 1996), classé dans «Hyperréalisme», pour le Sud Coréen Nam June PAIK (1932 – 2006), classé dans «Art vidéo», ou encore l’américain Javacheff CHRISTO (1935 – 2020), classé dans «In Situ»…

Quelques points positifs tout de même: Un glossaire des termes et mouvements de l'art moderne, un index très complet des noms des artistes présentés, et une frise chronologique en bas de page, qui permet de situer les œuvres dans un contexte historique et cinématographique. Il y a aussi une liste des œuvres citées, classées par pays et par musée, permettant de retrouver l’œuvre en cas de visite. Elle n’est toutefois pas très juste. P. ex. Pg. 267 les auteurs nous renvoient au Musée des Beaux-Arts de Belgique à Bruxelles pour voir une œuvre de la série «Colère de violons» de l’artiste franco-américain ARMAN (1928 – 2005), or cela fait des années qu’il n’ y a plus de section «œuvres d’art moderne» dans ce musée…

Je reste absolument interloqué par le nombre d’incohérences et d’approximations de ce livre. Je ne comprends absolument pas la ligne éditoriale et où veulent en venir les auteurs? Je termine toutefois sur une note positive, puisque, quelle ne fut pas ma surprise, en découvrant Pg. 113, la sculpture «Le Baiser» (1909), de l’artiste français Constantin BRANCUSI (1876 – 1957), sujet sur lequel j’ai déjà abondamment écrit sur CL (ici: https://critiqueslibres.com/i.php/vcrit/60416), et d’apprendre que la sculpture, enfin classée monument historique en 2021, ne quittera donc jamais plus son emplacement d’origine au cimetière du Montparnasse (Paris).