Malgré
de Colin Lemoine

critiqué par JPGP, le 25 janvier 2023
( - 77 ans)


La note:  étoiles
Etau, jougs ivresse : Colin Lemoine
Pour le héros de ce roman, la douleur reste le seul capital entre une sorte d'extase et d'agonie. Le tout dans les nuits sombres et insomniaques. L'écriture se voudrait aube. Mais ne jaillit que ce mal récurrent dont nous parcourons les labyrinthes au sein d'une existence en dérive et qui n'en peut mais même si elle voudrait s'en délivrer.

La partie est (presque) irrémédiablement perdue, toutefois demeure un dynamique, un "malgré" contre cette addiction que Lemoine permet de sentir. L'écriture voudrait assembler un autre corps en ce corps soumis au mal le plus sourd. Mais cette chaque renaissance reste impossible tant la douleur retient à la fois de partout et de manière insituable.

Reste la mélodie d'une pente dans le champs lézardé de la psyché. Nous pénétrons ici dans ce tumulte, entre ce qui s'engorge et ce qui ruisselle pour que la vie se brise presqu'éternellement dans l'absence mais elle se retient encore et caresse insidieusement.

Jean-Paul Gavard-Perret