Juliette Pomerleau
de Yves Beauchemin

critiqué par Cuné, le 26 octobre 2004
( - 56 ans)


La note:  étoiles
Une histoire... décalée
Juliette Pomerleau est une brave femme. Elle est très grosse, monumentale, a un coeur d'or, et est très active. Ainsi, elle a recueilli son petit-neveu, Denis, abandonné bébé par sa mère. Sur son lit de mort, ou ce qu'elle croit tel, elle se souvient de sa promesse de s'occuper de sa nièce, mère de Denis. Aussitôt remise, elle se met à la chercher, entrainant tout ses voisins et locataires dans l'aventure. Et il s'en passe des mésaventures et cocasseries de toutes sortes....

C'est difficile de définir avec exactitude mes impressions sur ce roman. J'ai du batailler pour le terminer, mais en même temps c'était impossible de ne pas aller au bout. On veut toujours savoir la suite, et comprendre les petits bouts lâchés par l'auteur de temps à autres. L'écriture est bavarde, à chaque nouveau personnage on a une description le situant, toujours loufoque. ça me faisait beaucoup penser à Patrick Dewaere, j'avais l'impression que l'auteur lui même ne savait pas trop où il allait, il se lance dans des situations tordues et enchevêtre plein de petits évènements, le tout très délirant, mais joyeux, dans la bonne humeur, saugrenu. Un petit côté "les valseuses", avec des personnages sautillants, pas trop regardant à la morale, décalés... Mais au final je ne suis pas rentrée complètement dans l'histoire, ce qui fait que ça m'a paru assez longuet.

Par contre c'est charmant tout ce vocabulaire québécois, on retrouve les rues et quartiers de Montréal déjà entrevus dans d'autres livres, on se situe un peu, c'est
Roman de poids. 5 étoiles

Roman de poids, 690 pages et frénésie de détails en tous genres. On ne retrouve pas dans Juliette P. le côté un peu surnaturel présent dans Le Matou. Mais néanmoins, un côté "je ne vous dis pas tout, débrouillez vous avec ça". Il y a des clef qui restent mystérieuses à la fin des 690 pages et ..., débrouillez vous avec ça.
Ce qui est étonnant, c'est qu'après cette débauche de détails, de digressions dans la vie des personnages, je n'aie pas pour autant senti l'essence de la vie au Québec. Comme si l'on restait en surface, sur une surface polie, sans aspérités. Je n'avais pas eu cette impression avec Le Matou.
Les personnages sont tous un peu décalés, non conformistes à proprement parler. L'écriture ne fait jamais sursauter. On souffre peut être de ne pouvoir s'identifier ou de s'investir davantage dans les différents protagonistes.

Tistou - - 67 ans - 5 mars 2005


La Bonté du coeur 6 étoiles

Je partage l'opinion de Cuné. Les romans d'Yves Beauchemin sont échevelés, celui-ci comme les autres. Il ne serre pas assez la trame. Il laisse courir son imagination, ce qui donne des trouvailles heureuses, mais des digressions qui finissent par lasser le lecteur. J'aime les sagas quand elles convergent vers un point commun. Ces romans ressemblent davantage à un téléfeuilleton qui, de semaine en semaine, aborde un thème différent. Ce qui ressort de cette oeuvre finalement, c'est la générosité du héros. Cet aspect relève de la morale et non de la littérature. Ceux qui aiment apprécier la bonté humaine ne se tromperont pas en lisant une oeuvre d'Yves Beauchemin, qui a une plume assez coulante. C'est une oeuvre grand public pour qui apprécie la démesure : grosse femme, enfant qui jure comme un charretier (Le Matou). L'auteur exploite avec humour les bons sentiments , mais ça finit par nous ennuyer. Comme dit Cuné, il est trop bavard. Grosso modo, Yves Beauchemin exploite une situation qu'il développe à travers des péripéties farfelues. Ici, Juliette Pomerleau, la tante obèse et salvatrice, se transforme en détective pour que son petit-neveu retrouve sa mère acoquinée avec le monde de la drogue. C'est donc un petit polar parce que la criminalité est associée aux oeuvres d'Yves Beauchemin.

Libris québécis - Montréal - 82 ans - 26 octobre 2004