La Femme de chambre
de Nita Prose

critiqué par CHALOT, le 14 janvier 2023
(Vaux le Pénil - 76 ans)


La note:  étoiles
Mi policier, mi social mais une distraction
Entrez dans ce grand hôtel Regency Grand et découvrez l'envers du décor : le personnel divers et très bien "managé" et notamment les femmes de chambre. Ce sont des invisibles. Les clients ne les voient pas, ne les reconnaissent pas. Elles sont pourtant bien présentes et indispensables.
Molly est l'une d'entre elles, la meilleure de toutes: elle est méticuleuse. Aucune tache ni poussière ne lui échappe. Elle est peu aimée par ses camarades de travail. Elle est gentille, serviable, mais certaines la trouvent simple... elles se trompent lourdement car Molly a une vivacité d'esprit et un jugement assez juste... sauf peut-être quand il s'agit de juger les hommes... elle a connu une expérience malheureuse et peut retomber dans les filets d'un galant peu recommandable.
En prenant ce livre, vous n'ouvrez pas un document sociologique même si la vie dans cet hôtel est bien décrite et racontée. Un jour Molly, en venant nettoyer une suite, trouve le cadavre à peine froid d'un client très riche et plus ou moins bien apprécié. Elle est choquée, ce qui ne l'empêche pas de tout bien nettoyer. Qui a tué cet individu peu recommandable?
Le lecteur est plongé dans un vrai roman policier où le suspense est roi.
Le livre est plaisant, attrayant, et l'intrigue policière bien ficelée.
La façade de cet hôtel est magnifique mais que cache-t-elle vraiment?
Molly a ses détracteurs et n'a plus sa mamie qui vient de décéder mais c'est l'héroïne de ce roman, elle est attachante, son intelligence se cache derrière sa naïveté et elle trouve des alliés de poids qui essaieront de faire reconnaître son innocence.
Comment une telle femme, la perle du nettoyage bien fait, celle qui ne comporte pas de ragots contre ses collègues? pourrait avoir tué un homme dont elle a astiqué la chambre et les pièces qu'il occupait avec sa jeune épouse ?
Ce roman se déguste, Molly sent la fraîcheur et la bonté, si rare en ces temps actuels.

Jean François Chalot