Seuil du seul
de Pierre Cendors, Jacques Mataly (Dessin)

critiqué par JPGP, le 12 janvier 2023
( - 77 ans)


La note:  étoiles
Pierre Cendors anachorète
Pierre Cendors poète, romancier et baladin occidental, lors d'une randonnée solitaire en Écosse, sur l’île de Skye se retrouve attentif aux souffles des lieux. L'auteur se mêle au tout et perd volontairement son "visage" en 48 fragments entrecoupés du récit de sa marche. Ici le paysage se tient toujours dans le langage de l'Un qu'il ne faut pas confondre avec Dieu cette transcendance la plus imprécise qui soit.

"Seuil du seul" l'île devient le réapprentissage de la parole, son alimentation poétique. Cela ne mange pas de pain mais demande beaucoup d'énergie. D'autant que chacun peut être troublé par l'immanence d'un tel paysage même s'il n'est pas fait pour éponger le corps et calmer ses tourments.

Cendors évite de laisser le compas dans le cercle, ou le mètre dans la roche. Bref il ne s'endort jamais. Nous voici alors portés vers l'essentiel : à la fois à ce que peut le corps dans sa marche forcée d'ermite. Pourquoi mérite-t-il alors tant de griefs ? Après tout son histoire est banale - ce qui ne veut pas dire simple tant ici douleur, joie, ruptures, liens se trouvent soumis à un haut lieu de force vive des éléments d'écume et de silice.

Jean- Paul Gavard-Perret