Tache jaune Monochrome bleu Sorte de blanc
de Éric Villeneuve

critiqué par JPGP, le 31 décembre 2022
( - 77 ans)


La note:  étoiles
Eric Villeneuve : de la couleur avant toute chose
Ce livre devient quasiment un conte ou au moins "une histoire que l’on improvise, en état de faiblesse ou de sidération, à la faveur de quelques mots nouveaux". Et Villeneuve garde la déraison nécessaire pour improviser là où la perception flotte loin de toute frugalité et sans faire l'économie d'un feu. Et il n'est pas de paille.

Sautant de mots en mots le texte fait image au milieu des "enfants perdus" d'une telle histoire dont trois couleurs sont le nom. Tout est là allègre et ouvert comme en désorientation. S'y croisent le Danemark d’Andersen, le Jutland et son "finistère". L'auteur nous y emmène sans le moindre sermon là où tout semble nous échapper.

Le doute de ce qui ici se voit ou se lit entraine une certaine expérience du scepticisme qui renvoie le réel au sein d'une vague hypothèse. D'où le rapport étrange et fascinant qui s'entretient avec un tel livre.

Jean-Paul Gavard-Perret