Le vingtième siècle
de Aurélien Bellanger

critiqué par JPGP, le 30 décembre 2022
( - 77 ans)


La note:  étoiles
Aurélien Bellanger : reprise et passé empiété
L'auteur prend une manière oblique afin de nous rappeler via un roman d'aventure que Walter Benjamin demeure un des grands mythes intellectuels du XXème siècle et reste un des nôtres.

Pour preuve, ici, un groupuscule d’extrême gauche porte son nom et réalise des actions militantes énigmatiques, tandis qu’un poète se suicide à la BNF à la suite d’une conférence sur le penseur. Alertés par cette fin, trois exégètes de Benjamin se lancent à la recherche de son dernier manuscrit. S'en suit une enquête vertigineuse, véritable labyrinthe de fragments, où à chaque nouvelle page se dessine un peu plus la figure du maître.

Cela est ambitieux mais tourne souvent à l'anecdote. Certes l'auteur pose là une question majeure : "est-on déjà mort quand on n'écrit plus de livre ?". Et pour y répondre le jeu de l’analogie devient immense. Bellanger la fait fonctionner à plein régime en hommage à celui qui savait tout. Enfin presque car dans don univers subsistent bien des trous que ce livre tente de combler.

Jean-Paul Gavard-Perret