Rêve ou Crève : Poésie spectraculaire
de Tristan Felix

critiqué par JPGP, le 27 décembre 2022
( - 77 ans)


La note:  étoiles
Tristan Félix et les "sangsuels"
De "Laissés pour contes" à "Faut une faille", Tristan Félix s'arrange toujours pour que tout déraille afin que qui de droit en prenne pour son grade. Ses contes cruels comme ses théories des failles mettent le feu aux poutres d'escampette. Si bien que bannie entre toutes les flammes, celle qui est nullement bannière de bigote (quoique trouvant refuge dans un ancien repère de carmélites de Saint Denis) conspue la terre "pleine de heurts". Elle y laboure aujourd'hui son bal des mots dit.

Le champ est donc large pour celle qui par la force de ses farces comme de ses dessins lutte pour la justice et l’équité ici et ailleurs. Et d'ajouter : "la vérité est la soeur de l’homme là où l’injustice est la femme du mensonge". Bref il y a de l'inceste dans l'air et à tous les étiages. Ce qui n'empêche pas d'éviter escalier ou ascenseur à qui peut grimper au rideau. Et qu'importe alors si le plancher quitte ses pieds. C'est sans doute le seul moyen pour peu que tout se fasse au nom d'une entente corpsdiale non de traverser la vie sans l’avoir vue mais de s'y agripper - avant que nos plafonds personnels nous tombent dessus.

Et qu'importe si le monde reste un foutoir pérenne. Tristan Felix offre ses hop ! hop ! hop ! en incisant des manigances à la langue française. Elle la démonte jusqu'à en "déhoupper la croupe". Cela lacère un peu son fion mais cela vaut mieux que de se faire mettre par les téléréalistes des cérémonies officielles et délétères. Alors finalement assez ! nous dit Ovaine dans ses neuvaines païennes : à l'impossible nul est tout nu. Bref ça ne peut plus durer ajoute celle qui - tous les trous de la langue ouverts - crie néanmoins : Halte aux boucs "imisçaires" et violeurs de ces donzelles. Ils n'ont d'intouchables en Inde comme ailleurs que le nom. L'actualité nous le rappelle une fois de plus aujourd'ui.

Jean-Paul Gavard-Perret