Candeurs
de Cendres Lavy

critiqué par JPGP, le 23 décembre 2022
( - 77 ans)


La note:  étoiles
Ogresses de Cendre Lavy
Les dessins de Cendres Lavy dans « Disséminer – disseminate » et sur support couleur crème proposent d’étranges scènes sans moindre lamento de tourterelles. Les êtres unis de manière surprenante font durer l’attente. Ils plongent leur bouche vers le corps de l’autre pour créer des liens étranges par timidité ou sans la moindre réserve. Cendres Bon 2.jpgLeurs morceaux se nichent ou ruent sur leur « proie » de manière vagissante ou impérieuse. Mais l’inverse est vrai aussi. Chacun s’axe ou dérive. La nostalgie tend vers les saumures ou ramures de lieu de jadis qui se pénètrent voire s’incisent selon un amour dévorant ou avalant..

Sous la peau le corps devient une usine en surchauffe ou en désuétude là où se mêlent désir et incompréhension.. L’être est le bestiau, il existe chez certains d’entre eux du pourceau. Les yeux n’en croient pas ce qu’ils voient mais leurs propriétaires acceptent les prises de leur hure. Ils subissent des trombes mollassonnes, des désirs de bric et de broc. Cendres bon 3.jpgDes mains pénètrent le corps devenu baudruche, des bouchent boivent l’eau ou le lait de divers boyaux. Demeurent des êtres presque zombies ou d’anges avariés en goguettes. Le jeu ne demande même plus le je. Tout se passe dans une relative indifférence. Elle rend de telles images pleines de douce violence et d’ambiguïté surprenante. Si bien que l’érotisme n’est plus ce qui habituellement est donné à voir. La dissémination derridienne y trouve un nouveau sens.

Jean-Paul Gavard-Perret