Une théorie de l'amour
de Jean-Pierre Siméon

critiqué par JPGP, le 22 décembre 2022
( - 77 ans)


La note:  étoiles
Jean-Pierre Siméon : de l'amour et de la poésie
"La poésie d'amour fait ricaner ceux qui savent. Juste retour des choses : aimer c'est ne pas savoir". Et à ceux qui voudraient savoir, "aimer est la seule réponse" : il ne faut pas chercher plus loin et espérer plus serait une pure perte. Telle est donc la "théorie" de Siméon. Elle se moque des logiciens. Son ambition n'a pas pour but d'imposer un logos mais l'amour ; cela leur paraîtra sans doute naïf. Quoiqu'à ce qui "semble contrevenir au bon sens" il faut se garder de porter des jugements définitifs.

Et Siméon écrit pour le rappeler. Il faut donc tenir à ses 130 propositions qui contredisent ce que le monde dit via divers canaux de médiatisation. A travers eux chacun est l'"otage des "machinologues" en tout genre, s’asservit à la souveraineté d’une abstraction qui s’épargne les démentis du réel."

En lieu et place Siméon sacrifie au genre sinon désuet du moins à celui que bien peu de contemporains lisent : la poésie. Chez lui elle est active, permet "la compréhension des choses non surplombante mais impliquée, sensuelle assurément, qui a aussi pour moyen la main et le pied." Et s'il lui arrive de la détester c'est parce lorsqu'elle n'est pas bonne. La sienne est excellente. Elle ramène au corps du monde par le corps de chacun.

Jean-Paul Gavard-Perret