Rentrée des classes
de Laurence Boissier

critiqué par JPGP, le 21 décembre 2022
( - 77 ans)


La note:  étoiles
Les repères de Laurence Boissier
Laurence Boissier poursuit son « inventaire de lieux ». Mais pas n’importe lesquels. Ici ce sont des lieux intimes et désormais vides à la suite de la disparition du père de l’héroïne. Lorsqu’arrive la nouvelle entrée des classes, sa mère « se perd dans le grand lit conjugal et son frère se retrouve dans le costume trop grand du chef de famille ». Mais les vies doivent se reconstruire lorsque le froid automnale tombe sur Genève.

Peu à peu de nouveaux rapports, de nouvelles rencontrent se tissent. Si bien que au-delà de la place vide, un remplissage a lieu de l’école des Pâquis à l’immeuble de la rue du Mont-Blanc, des bords de lac et jusqu’à un musée étrange. Tout cela ne se fait pas sans heurts mais les territoires se déplacent afin que la vie aille vers de nouvelles « noces » (pour reprendre un titre de l’auteure).

Ecrire revient à signifier des ailleurs et des ici recouverts bientôt de neige presque bleue. Les feuilles de platanes courent sur les trottoirs, un peu de la pensée les brasse. Le temps se couche sur les intermittences du mystère. Tout cela tremble, chuinte d’inassouvi et rêve de vie après une mort qui parut trop vaste.

Jean-Paul Gavard-Perret