Comete supreme ; la nativite selon burland
de Jean-François Ramelet

critiqué par JPGP, le 17 décembre 2022
( - 77 ans)


La note:  étoiles
François Burland et la nativité
Souhaitant faire résonner les textes bibliques par l’intervention d’artistes, Jean François Ramelet - pasteur de l’Esprit Saint Créateur d’une nouvelle association (L’Hospitalité Artistique) - a demandé pour une première exposition l’intervention de François Burland. Aidé du théologien Daniel Marguerat l’artiste a puisé dans les textes sacrés les ferments propices à sa réinterprétation de la Nativité. Il a créé pour l’occasion sept gravures qui placent l’évènement fondateur de la religion chrétienne au sein de l’histoire « entre cosmonautes et zeppelins, humain et divin ».

A partir des collages, les élèves du gymnase du Bugnon et leur professeur, le peintre Olivier Saudan, ont gravé sept panneaux en bois qui ont servi de matrice pour les gravures. L’ensemble (imprimé à trois exemplaires) sera présenté dans le chœur de l’Eglise Saint-François jusqu’à la fin du mois de janvier.

Influencé par les fresques de Giotto, Fra Angelico comme par le « Masacre des Innocents » de Poussin Burland a choisi le collage en découpant des images des grands maîtres afin de les recomposer : des aéronefs planent au milieu des anges et le premier cosmonaute (Youri Gagarine) protège l’enfant Jésus. Les symboles communistes jouxtent Captain America. De telles références - on s’en doute - sembleront à plus d’un intempestives.

Mais c’est le moyen de réactiver non seulement le Nouveau Testament mais de réanimer des œuvres du Moyen-Age occidental. Le divin est relié à terre et les humains s’élèvent vers le ciel. Manière aussi de sacrifier les images naïves de l’évènement à une vision plus coruscante et à la violence sourde adaptée à un monde en bouleversements.

Jean-Paul Gavard-Perret