Ottilie W. Roederstein
de Alexander Eiling

critiqué par JPGP, le 16 décembre 2022
( - 77 ans)


La note:  étoiles
Les émanciptions de O. W. Roederstein
Née dans une famille de commerçants allemands à Zurich en 1859, Ottilie W. Roederstein doit faire face aux réticences de ses parents, qui s’opposent à son désir de poursuivre une carrière de peintre. Elle étudie néanmoins la peinture avec Eduard Pfyffer (1836-1899) à Zurich, puis avec Karl Gussowà Berlin. En 1882, avant d'aller à Paris. Elle commence à exposer au Salon en 1883.

Vers 1893, inspirée par ses recherches sur l’art de la Renaissance italienne et allemande, et encouragée par de nouveaux peintre à Francfort (Karl von Pidoll zu Quintenbach et Hans Thoma) elle se met à peindre à la tempera. Cette technique, qui connaît un regain d’intérêt en Europe à la fin du XIXe siècle, est considérée à la fois comme traditionnelle et avant-gardiste. Elle ouvre la voie à une nouvelle qui épouse une certaine conception idéaliste de l’art. Son "Autoportrait à la casquette rouge" est vu comme précurseur de ce changement de style.

O. W. Roederstein ne cesse de peindre des autoportraits tout au long de sa carrière - plus de quatre-vingts. Elle se représente le plus souvent de manière assurée, avec un regard sévère. Elle prend des poses considérées à l’époque comme masculines (cf. son "Autoportrait aux bras croisés" (1926). Tous peuvent être interprétés comme des preuves de son émancipation sexuelle et sociale.

Jean-Paul Gavard-Perret