Songbook
de Alec Soth

critiqué par JPGP, le 15 décembre 2022
( - 77 ans)


La note:  étoiles
Alec Soth ; inflexions humaines
Reconnu pour ses portraits de solitaires quelque peu déjantés dans "Sleeping by the Mississippi" et "Broken Manual", Alec Soth s'est intéressé aussi à diverses communautés des USA. Il s'est transformé en reporter photographe de ces groupes. Fragmentaire, drôle et triste, son livre est une représentation lyrique d'un périple par les annales qu'il en tire au sein d'une immanence ex abrupto.

De 2012 à 2014, Soth a en effet traversé les états du pays tout en auto-publiant son propre journal "The LBM Dispatch" mais aussi en travaillant pour le New York Times et autres organes de presse. De New-York à la Californie il a assisté à des centaines de bals, festivals, rassemblements communautaires et fêtes populaires champêtres ou suburbaines à la recherche de divers types d'interactions sociales mais aussi de fêlures dans des moments de suspension du temps.

Avec Songbook, Soth a dépouillé ces images de leur contexte d'actualité évènementielle afin de mettre en évidence le désir de connexion des participants avec leurs racines. Surgit de la sorte un "sur la route". S'y dessine une double postulation où se traduit une tension entre l’individualisme américain et le désir d’être unis. Il y a là ordre et chaos au sein de dissidences aussi proches que lointaines.

Jean-Paul Gavard-Perret