Essais
de Marcel Proust

critiqué par JPGP, le 14 décembre 2022
( - 77 ans)


La note:  étoiles
Marcel Proust : philosophie, arts et littérature
In ne faut jamais oublié que Marcel Proust est par essence un philosophe accompli doublé d'un amateur d'art éclairé et encyclopédique. Passionné par la réflexion philosophique - il admira son professeur dans cette discipline - comme par l'art classique il l'est tout autant de l'Art Nouveau et de toutes les avant-gardes.

Il connait le cubisme très tôt et son immersion dans la philosophie et l'art contemporains est constante. Les deux pour lui sont la vie même. Si bien que se découvre dans cette édition un Proust mal connu. Celui qui reconnaît ce qui "détruit la ressemblance". Chez Picasso entre autres.
Qu'il a connu. La réciproque est vrai. Et Picasso lui-même le repérant dans un salon de déclarer : lorsque "regardez-le il est dans son motif".

Proust, parallèlement, suit de près les évolutions de la rationalité - entre autres avec Bergson son parent. Mais à l'inverse, car curieux de tout et frôle même Dada. Breton alors dadaïste et relecteur chez Gallimard de la Recherche n'est pas pour rien dans le refus du manuscrit autant par Proust par jalousie et ressentiment. Et si Proust comme il l'écrit à Soupault refusera à Breton des pages à la revue "Littérature" c'est pour des raisons moins mesquines

Quant à Raymond Roussel lui-même, Prost écrit à son sujet écrit qu'il porte sans faiblir "un prodigieux outillage poétique". Certes il y a là une forme de politesse de classe et une dimension mondaine, mais cela prouve son extraordinaire encyclopédisme

Ces quelques exemples prouvent l'importance de "Essais" dans la Pléiade. Ils font suite et reprennent ce que la collection publia en 1971 sous le titre "Contre Sainte-Beuve" précédé de "Pastiches et mélanges" et suivi de "Essais et articles". Mais ce volume ne fait pas que remplacer le volume premier. Il représente bien autre chose qu'une nouvelle édition. Son plan, son titre, son sommaire, considérablement enrichi témoignent de ses intentions qui dépassent la trinité première. .

Jean-Paul Gavard-Perret