critiqué par JPGP, le 13 décembre 2022 ( - 78 ans)
La note:
Jean-Benoît Puech le farceur
Jean-Benoît Puech est un plaisantin. De son héros écrivain inventé de toutes pièces, il se fait le prédateur et la proie. Preuve que, pour bien écrire, il faut avoir un auteur même fictif sous la main. Cela permet une invention comique eu égard à la pâleur prolifique de l’oeuvre de Jordane et de ses acolytes. Si ce n’est leur victorianisme janséniste, nous pourrions facilement estimer qu’ils boivent l’alcool en litres.
Le héros en arme fatale de circonvolutions et involutions de l'auteur crée un récit adorablement faux là où le noir pousse le blanc et le blanc le noir. Reste ce qui coule et ce qui remonte de l’écriture pour le seul bénéfice du trouble. C’est comme si l’auteur avant d’écrire avait écouté, attendu puis écarté ces cuistres avant de donner naissance à leurs théories et autres prétentions interprétatives.
Cher à son optique du décalage comme il le pratique souvent (cf. son Louis-René des Forêts, roman), l’auteur réinvente ceux et ce dont il parle. Existe donc une œuvre de fiction de la fiction. A la place de la verroterie des penseurs de fond fait place le joyau d’un livre qui les prend pour ce qu’ils sont. C'est à dire pas grand chose.