Cinq matinées du Jordane club
de Jean-Benoît Puech

critiqué par JPGP, le 13 décembre 2022
( - 77 ans)


La note:  étoiles
Jean-Benoît Puech le farceur
Jean-Benoît Puech est un plaisantin. De son héros écri­vain inventé de toutes pièces, il se fait le pré­da­teur et la proie. Preuve que, pour bien écrire, il faut avoir un auteur même fic­tif sous la main. Cela per­met une inven­tion comique eu égard à la pâleur pro­li­fique de l’oeuvre de Jor­dane et de ses aco­lytes. Si ce n’est leur vic­to­ria­nisme jan­sé­niste, nous pour­rions faci­le­ment esti­mer qu’ils boivent l’alcool en litres.

Le héros en arme fatale de cir­con­vo­lu­tions et invo­lu­tions de l'auteur crée un récit ado­ra­ble­ment faux là où le noir pousse le blanc et le blanc le noir. Reste ce qui coule et ce qui remonte de l’écriture pour le seul béné­fice du trouble. C’est comme si l’auteur avant d’écrire avait écouté, attendu puis écarté ces cuistres avant de don­ner nais­sance à leurs théo­ries et autres pré­ten­tions interprétatives.

Cher à son optique du déca­lage comme il le pra­tique sou­vent (cf. son Louis-René des Forêts, roman), l’auteur réin­vente ceux et ce dont il parle. Existe donc une œuvre de fic­tion de la fic­tion. A la place de la ver­ro­te­rie des pen­seurs de fond fait place le joyau d’un livre qui les prend pour ce qu’ils sont. C'est à dire pas grand chose.

Jean-Paul Gavard-Perret