Un été à Miradour
de Florence Delay

critiqué par JPGP, le 11 décembre 2022
( - 77 ans)


La note:  étoiles
Florence Delay : le bel hier
Florence Delay réussit une nouvelle fois sa recherche du temps perdu. Il y a là des balades et des bains de soleil. Le tout avec légèreté. Cet été infuse sur la terrasse de Miradour avec ça et là des départs vers Bayonne, Hasparren et autres lieux. Il est évoqué avec rigueur là où le bonheur passé semble innerver le présent à mesure que celle qui fut une Jeanne d'Arc inoubliable à l'écran scénarise sa famille, ses rituels joyeux et ses secrets.

La maison de famille, transmise de père en père, redevient le nid du clan pour un temps à l'ombre d'un père aussi savant qu'écrivain. Rien ne semble pouvoir bouger. Le présent fait le jeu du passé comme pour assurer l'avenir. Tout est dit avec circonspection et tendresse. Si bien qu'un tel roman devient un ovni tant son auteure se fait discrète et incisive dans une qualité d'attention qui n'est plus de saison mais qui donne au livre une jeunesse éternelle.

Le récit donne racine à une germination qui cultive le refus de réduire le Miradour à un simple signifiant d'un lieu reçu en héritage. L'auteure dans un travail de recueillement paradoxalement le transforme. Elle ne prend pas la posture de maîtresse du lieu mais d'évocatrice de ceux qui pendant une saison le font vivre chaque année. Elle en respecte leur énergie et leur temps propres dans sa recomposition poétique.

Jean-Paul Gavard-Perret