De l'exaltation à la dépression : Confession d'une psychiatre maniaco-dépressive
de Kay Redfield Jamison

critiqué par Lectrice, le 8 octobre 2004
(Pas de calais - 50 ans)


La note:  étoiles
Peu d'espoir
Ce livre est l'autobiographie d'une psychiatre très maniaco-dépressive qui accepte "sa maladie" comme une fatalité.
Je suis reconnaissante à cette femme d'avoir eu le courage de dire la vérité sur son état psychologique. Je considère qu'il est important que les personnes à tendance bipolaire aient conscience de leurs particularités afin d'accepter les symptômes si dévalorisant d'une telle "maladie".
Cependant, malgré la lecture de ce livre, écrit par une psychiatre compétente, je reste persuadée que cette" maladie " est le symptôme d'une très grande souffrance. Prenons l'exemple de Kevin le révolté. On avait considéré son cas désespéré.
Je suis bien triste que la communauté des médecins considère bien trop souvent cette "maladie" comme une fatalité, qu'il faut soigner par des médicaments.
Je trouve que ce témoignage manque d'espoir. Ils permet aux "bipolaires" de se sentir moins seuls mais pas vraiment de les libérer de leur souffrance originelle si forte.
cas par cas 10 étoiles

Deux personnes dans mon entourage proche sont atteints de cette maladie. Ce livre m'a permis d'avoir une idée de ce qui peut se passer dans leur tête. Il m'a profondément touché. M'a éclairé sur cette maladie. La double approche malade et médecin est unique et donne une perspective rare. Kay Redfield Jamison est reconnue comme une des meilleures spécialistes de cette maladie et on comprend pourquoi en lisant ce livre.

Je ne suis pas d'accord avec la critique ci-dessus. Certes, certains médecins considèrent peut-être cette maladie comme une fatalité, et ne proposent que des médicaments comme remède. Seulement, une fois la machine engagée, pour éviter les débordements, dont j''ai été témoin, il faut des fois faire appel à une solution médicamenteuse. Ces crises, j'en suis convaincu, ont des facteurs déclencheurs: traumas personnels, affectif ou professionnel. Cependant, nous vivons tous des traumas, il s'agit d'apprendre à les gérer, certaines personnes sont mieux équipées que d'autres pour cela. Les médicaments sont une chose qui peuvent les aider. En dehors de ça, un tissu social (familles, amis, proches, collègues, voisins, etc.) dont certains de nos ancêtres bénéficiaient, et qu'on retrouve dans certaines communautés, n'est que trop rare aujourd'hui. Les gens se retrouvent seuls face à leur désarroi, souvent à le cacher, car c'est ce que la société exige. (Quand on vous demande comment ça va, est-ce que vous dites vraiment ce que vous avez sur le cœur ?)

Enfin, je recommande vivement ce livre. Cette maladie est vécue différemment par chaque personne, vu qu'elle affecte l'esprit, l'humeur et la manière de voir les choses. Ce livre, ne propose pas LA solution, aucun ne peut le faire, mais offre un aperçu rare de ce que peut vivre une personne atteinte de cette maladie bien plus commune qu'on ne le pense.

Earthling - - 53 ans - 26 octobre 2008